Un collectif d'associations de soutien à l'entrepreunariat féminin demande des mesures spécifiques face au Covid-19
Plus 50% des entrepreneures d"éclarent avoir un fort risque de devoir arrêter leur activité, et la majorité ont une trésorerie qui est inférieure à 6 mois", a affirmé sur franceinfo la présidente de l'incubateur les Premières Auvergne Rhône Alpes.
Les entreprises dirigées par des femmes sont-elles, ou risquent-elles d'être plus touchées que celles dirigées par les hommes par la crise du coronavirus. Cinq associations de soutien à l'entrepreunariat féminin, membres du collectif Elle&Co, lancent un appel et une pétition pour demander au Gouvernement des mesures de soutien spécifiques. "Il y a un vrai problème de sous capitalisation au départ de leur entreprise, ce qui amène dans des guerres d'usure comme celle qu'on connaît actuellement avec la crise du Covid-19, à les mettre dans de vraies difficultés", estime Claire Saddy, présidente de l'incubateur les Premières Auvergne-Rhône-Alpes, l'une des associations du collectif.
Aujourd'hui, rapporte Claire Saddy, invitée éco de franceinfo vendredi 24 avril, "37% des créations d'entreprises sont faites par des femmes, sachant que la France n'est pas très en avance par rapport à ça". Avec la crise, "des craintes, j'en ai vraiment beaucoup", estime la présidente de l'incubateur les Premières Auvergne-Rhône-Alpes, par ailleurs dirigeante de Tipi formation, et Maire Adjointe à Lyon 7ème. "Je pense que ces entrepreneures sont réellement en danger, elle nous le disent. Il y a plus de 50% d'entre elles qui déclarent avoir un fort risque de devoir arrêter leur activité, et la majorité ont une trésorerie qui est inférieure à 6 mois."
On voit qu'il y a un vrai problème du financier pour ces femmes entrepreneures.
Claire Saddyà franceinfo
Pour Claire Saddy, les projets emmenés par des femmes sont souvent moins bien financés que ceux portés par des hommes. "Par exemple, il y a un taux de rejet de crédit bancaire qui est deux fois supérieur, ou bien quand elles demandent à des investisseurs de mettre un petit peu en capital, elles ont des fonds qui font deux fois moins élevé que pour les hommes", explique-t-elle. "Il y a un vrai problème de sous capitalisation au départ de leur entreprise, ce qui amène dans des guerres d'usure comme celle qu'on connaît actuellement avec la crise du Covid-19, à les mettre dans de vraies difficultés."
Dans un manifeste, le collectif appellent à une réduction d'impôt supérieure pour les investisseurs, "quand ils investissent dans une société vertueuse, c'est-à-dire où la mixité est vraiment présente, ou dans une entreprise dirigée par des femmes."
Autre problématique, en ces temps de confinement, selon Claire Saddy, les 3/4 des femmes entrepreneures aujourd'hui sont confinées avec des enfants en bas âge. "On voit que la répartition des tâches domestiques empire, c'est-à-dire qu'elle était déjà très inégalitaire, mais avec le confinement, c'est pire. Je pense qu'il serait vraiment bienvenu que l'Etat leur finance des gardes d'enfants pour leur permettre de se consacrer à leur entreprise totalement."
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