: Vidéo "Un bal masqué tous les week-ends, je ne suis pas sûr que ça plaise aux clients" : les discothèques dans l'expectative face à une éventuelle réouverture
Les clubs et boîtes de nuit restent fermés pour l'instant et les gérants ne voient pas très bien comment ils pourraient rouvrir en respectant les gestes barrières.
"La dernière fois que des gens sont venus danser ici, c'était le 7 mars, je crois." Pascal Duval, le gérant de l'Excalibur, la plus grande discothèque de Normandie, à Grémonville (Seine-Maritime), regarde avec dépit ses pistes de danse, que les faisceaux lumineux ne balaient plus depuis des semaines. Alors que les cafés, bars et restaurants rouvrent le 2 juin, les lieux festifs, clubs et boîtes de nuit restent fermés au moins jusqu’au 21 juin, en attendant un prochain point d’étape du gouvernement le 22 juin sur le déconfinement.
Une situation douloureuse pour ce professionnel, qui a repris la discothèque il y a seulement dix mois. Au-delà d'un éventuel feu vert du gouvernement, Pascal Duval imagine mal la réouverture si le masque reste obligatoire : "Un bal masqué sur un week-end pourquoi pas, mais un bal masqué tous les week-ends, je ne suis pas sûr que ça plaise aux clients."
Le gérant ne voit pas comment il pourrait réussir à respecter à 100% les mesures barrières : "Dans cette salle, on a plusieurs carrés VIP où on pourrait se permettre de proposer à nos clients un minimum de distanciation sociale. Le souci, c'est que sur la piste de danse, ça restera compliqué dans tous les cas. Ce sera compliqué aussi au niveau des vestiaires, pour pouvoir essayer d'isoler tous les vêtements de chacun de nos clients. Également au niveau des sanitaires..."
Moi j'aurais envie de rouvrir pour voir nos clients, parce que tout commence à nous manquer, mais au fond de moi-même je me dis que ce n'est pas forcément la solution idéale.
Pascal Duval, gérant de discothèqueà franceinfo
Le gérant de boîte de nuit compte beaucoup sur des aides publiques : "L'idéal, ce serait que l'État assume un peu nos loyers, nos grosses charges fixes. Parce qu'aujourd'hui, notre crainte, c'est de ne pas pouvoir rouvrir. On fait travailler beaucoup de monde, on a un réseau de DJ qui viennent régulièrement et ces gens-là commencent à galérer très sérieusement, parce qu'il n'y a plus de ressources pour eux."
"On n'a pas dit notre dernier mot"
Pour l'instant, la seule aide de l'État est le chômage partiel pour ses 15 salariés. Chaque mois, Pascal Duval perd entre 80 000 et 100 000 euros de chiffre d'affaires. Alors, pour ne pas broyer du noir, il bricole. Il a par exemple construit à l’extérieur une piste de danse déconfinée : "C'est une petite piste de danse, après il y aura des banquettes un peu partout, de la végétation. Cela permet d'occuper un peu l'esprit. De toute façon, malheureusement on n'a pas le choix, on ne va pas se passer la corde au cou. Il va falloir un peu de temps, la crise du Covid risque de laisser quelques traces, mais on n'a pas dit notre dernier mot." Même si déconfiner sa discothèque sera extrémement compliqué, il espère que l’Excalibur pourra rouvrir en juin.
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