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"Tu resteras dans nos mémoires, va en paix" : la ville et l'hôpital de Compiègne ont rendu hommage à l'urgentiste mort du coronavirus

Les habitants de la ville et le personnel soignant de l'hôpital ont rendu hommage à Jean-Jacques Razafindranazy, décédé à cause du coronavirus.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Plusieurs minutes de silence ont été respectées à midi devant l'hôpital de Compiègne en hommage au médecin décédé du coronavirus, lundi 23 mars 2020 . (VALENTIN DUNATE / RADIO FRANCE)

Jean-Jacques Razafindranazy est le premier médecin victime du coronavirus. Fin février, quand l’épidémie a touché le département de l'Oise, ce médecin retraité est venu travailler aux urgences de l’hôpital de Compiègne pour soulager ses collègues. Le maire de la ville a souhaité que tous les habitants et le personnel soignant de l'hôpital puissent rendre hommage à ce médecin.

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Ils étaient donc plus d'une centaine devant l'hôpital à midi, lundi 23 mars, devant l'hôpital. Des médecins, infirmiers, aides soignants comme le docteur Deltour qui a pris la parole : "J’espère que ce sacrifice permettra à la population la compréhension des mesures imposées et le respect de celles-ci. J'ai une pensée amicale pour ton épouse et tes enfants. Mon soutien va également à toutes les équipes du centre hospitalier, tout particulièrement aux collègues du service des urgences. Tu resteras dans nos mémoires, va en paix."

"Il a voulu faire ça jusqu’au bout"

"Quelqu’un qui travaille au-delà de sa limite d’âge, ce n’est pas si fréquent dans notre société", explique le maire de la ville, qui est également président du conseil de surveillance du centre hospitalier de Compiègne. "C'est quelqu’un qui a vraiment fait le choix d’être un soignant, alors qu’à l’origine il était chirurgien et a voulu exercer la médecine d’urgence", poursuit le maire qui raconte que Jean-Jacques Razafindranazy savait qu'il prenait un risque et qu'il est venu volontairement. "Il a voulu faire ça jusqu’au bout. Dans la crise, il s’est engagé complément dans les premiers jours, c’est-à-dire au moment le plus dangereux, celui où les procédures n’était pas complètement mises au point parce qu’il fallait faire face à l’urgence, tout simplement".

À la suite des prises de parole, plusieurs minutes de silence ont été observées, avant des applaudissements nourris. Ce médecin était aux urgences depuis 2013. Il a été contaminé par le coronavirus au début du mois de mars. Dans un message publié sur Facebook, son fils lui a également rendu hommage : "Mon père, ce héros, est parti trop vite à cause du coronavirus". À l'autre bout de la ville, les cloches et les alarmes ont retenti pendant cinq minutes.

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