Trois abattoirs touchés par le Covid-19 : seulement deux sites sont des clusters, assure le ministre de l’Agriculture
Didier Guillaume rappelle qu'il n'y a "aucun risque de transmission de la maladie de l'animal à l'homme".
Alors que plusieurs cas groupés de Covid-19 ont été détectés dans trois abattoirs français, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume précise mercredi 20 mai sur franceinfo que seulement deux sites sur ces trois cas sont des clusters, mais qu’il ne sait "pas encore" comment ils ont été contaminés. Selon lui, c'est lié au fait que les abattoirs sont restés ouverts pendant toute la période de confinement et même ont beaucoup travaillé puisque "les Français ont mangé 75% de viande hachée de plus pendant la période de confinement".
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Le ministre de l’Agriculture ne sait "pas encore" comment le Covid-19 est entré dans trois abattoirs, "les ARS, les Agences régionales de santé, sont en train de regarder. Il y a eu trois foyers, deux considérés comme des clusters et un autre qui n'en est pas un. Nous regardons. Nous pensons qu'il est possible que ce soit lié au vestiaire, lié au changement. Nous ne savons pas trop". Il précise que "ce n'est pas dans les abattoirs que les gens ont été testés, c'est dans les ateliers de découpe attenant aux abattoirs" et que donc "ce n'est pas dans l'acte d'abattre les animaux, mais l'acte de découpe". Il ajoute que seule "une poignée" de salariés étaient positifs au coronavirus, "tous les autres étaient des porteurs sains".
Selon lui, les contaminations dans les abattoirs ont été permises par la cadence du travail sur les sites.
Pendant le confinement, les Français ont mangé 75% de viande hachée de plus.
Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentationà franceinfo
Heureusement que les abattoirs étaient là "pour nourrir nos concitoyens", salue Didier Guillaume. "Ces abattoirs, ce sont des entreprises qui ont travaillé pendant toute la durée du confinement. Et donc, comme toutes les autres entreprises, elles sont plus sujettes à avoir des cas d'infections de cette maladie, analyse le ministre. Nous avons mis en place des guides de bonnes pratiques dès le début du confinement. (…) Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que dans un abattoir, il est parfois difficile d'être à un mètre l'un de l'autre entre deux salariés, pour la bonne et simple raison qu'il y a des actes dans l'abattoir qui méritent d'être à deux, lorsque l'on a un animal un peu lourd", explique le ministre.
Contrairement à ce qu’estime la Confédération paysanne, Didier Guillaume "ne [croit] absolument que les abattoirs actuels soient incompatibles" avec les normes sanitaires, mais il "pense qu'il faudra aller plus loin encore dans les mesures de précaution sanitaire. (…) Je vais prendre des mesures dans les abattoirs pour aller plus loin en termes de prévention, en termes de sécurité sanitaire, en termes d'organisation de travail, peut-être. S'il faut réduire la cadence, il faudra la réduire".
"Si nous devons tester" tous les salariés, "nous le ferons"
Interrogé sur la possibilité de tester tous les salariés de tous les abattoirs français, le ministre de l’Agriculture répond que c’est "en discussion" avec le ministre de la Santé Olivier Véran. "Le gouvernement n'exclut rien lorsqu'il s'agit de la santé des Françaises et des Français. Si nous devons tester, si les autorités sanitaires (…) pensent qu'il faut le faire immédiatement, nous le ferons comme c’était en cours hier dans un des abattoirs" contaminés.
Cependant, Didier Guillaume tient à rassurer les consommateurs et répète que "l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) nous a affirmé qu'il n'y avait aucun risque de transmission de la maladie de la viande à l'homme, de l'animal à l'homme. C'est très important".
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