Trains retardés ou supprimés à cause du Covid-19 : l'exaspération des voyageurs de la ligne de TER Amiens - Paris
C’est l’une des conséquences de la pandémie : de nombreux trains sont retardés ou supprimés, faute de conducteurs. franceinfo a embarqué en immersion à bord d'un TER entre Amiens et Paris, où un train sur dix est supprimé.
Il est 6h34 en gare d’Amiens et pas mal de monde embarque dans le TER direction Paris. Cette fois, il n’est pas en retard et n’a pas été supprimé. Et c'est exceptionnel : les Hauts-de-France ont le taux de retard et d’annulation le plus important de France. Autant dire que la vague de Covid n'arrange rien, forçant la SNCF à réduire son trafic. Et les annulations en cascade irritent les usagers.
Dimitri, 29 ans, "prend cette ligne depuis 4 ans". "Depuis le début de l'année c'est une catastrophe, témoigne-t-il. On a souvent des trains qui sont supprimés ou alors ce sont des trains courts donc c'est vraiment bondé. La semaine dernière, on n'a pas eu un jour sans un retard, c'est tout le temps sur cette ligne." François, qui travaille "dans le juridique" et usager quotidien, confirme : "Moi, ça me met en état de stress régulier. C'est surtout des retards, des retards conséquents qui m'énervent. Ça va en s'aggravant".
C’est notamment pour cette raison que plusieurs associations d’usagers se sont formées. Mathieu Dausse, qui monte en gare de Saint-Just-en-Chaussée, fait partie du collectif "La SNCF va m’tuer". Il en veut au groupe ferroviaire : "En tant qu'abonné mensuel, je trouve qu'on paye deux fois. On paye par le biais de nos impôts. C'est quand même 500 millions d'euros l'année. Et puis à côté de ça, on a un abonnement, qui n'est pas offert."
"Je paye 169 euros par mois pour faire mon trajet Saint-Just - Paris et je trouve qu'on n'en a pas pour notre argent."
Mathieu Dausse, du collectif "La SNCF va m'tuer"
La région Hauts-de-France cesse ses paiements
La région qui verse un demi-milliard d’euros chaque année à la SNCF est sur la même ligne. Elle a donc décidé d’arrêter de verser ses subventions comme le raconte Franck Dhersin, vice-président des hauts de France en charge des transports, à franceinfo : "Le Covid fait de gros dégâts en ce moment. Ça n'allait pas avant le début de janvier. Evidemment, c'est encore pire en ce moment donc on a décidé de ne pas payer en janvier. On n'a pas payé en décembre, 44 millions d'euros. On ne paye pas en janvier."
Un rendez-vous entre l'élu et le directeur des TER est prévu le 18 janvier annonce Franck Dhersin : "Ils nous ont fait un certain nombre de promesses, donc on va regarder si ces promesses avancent." Et en effet, la SCNF qui reconnaît une "régularité au-dessous de l’objectif, un nombre de suppressions de trains en forte augmentation et un parc matériel diminué" a promis des renforts "humains et matériels".
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