Test de molécules contre le coronavirus : "Nous pensons avoir un premier retour en fin de cette semaine" assure Frédérique Vidal
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, invitée de franceinfo lundi 30 mars, a annoncé que les premiers résultats des tests de molécules menés dans les hôpitaux français contre le Covid-19 seraient bientôt connus.
Des essais cliniques pour tenter de trouver un traitement contre le coronavirus ont débuté il y a une semaine. Pour ces tests, l'Europe avait besoin de 3 000 volontaires. "Nous pensons avoir un premier retour en fin de cette semaine", a déclaré lundi 30 mars Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, invitée de franceinfo.
Est-ce que vous avez suffisamment de volontaires ?
L'inclusion des patients se fait au fur et à mesure. Pour le moment, le recrutement des patients se fait très bien. Nous avons plusieurs hôpitaux sur Paris, Lille, Strasbourg et nous incluons d'autres patients à Metz, Annecy. Les essais se déroulent bien, nous pensons avoir un premier retour en fin de cette semaine sur l'efficacité des molécules qui sont en cours de test de façon à pouvoir prolonger ces essais, retirer des molécules et en rajouter d'autres.
Quatre médicaments sont testés, dont la chloroquine. La nouvelle étude présentée par le professeur Raoult sur la chloroquine change-t-elle quelque chose ?
Ce qui est important c'est de rester dans le cadre d'un essai clinique. La différence avec les études que présente les professeurs Raoult c'est que dans un essai clinique, ni les soignants, ni les malades, ne connaissent la molécule qui leur est donnée. Nous avons actuellement 13 essais cliniques en France. Le plus gros est celui qui est fait dans le cadre européen, mais nous en avons d'autres sur un nombre de patients plus restreints, de l'ordre de la centaine avec de nouvelles molécules qui sont en test.
C'est essentiel que nous ayons des résultats qui soient produits dans les règles de l'art parce que derrière il s'agira de traiter potentiellement des dizaines de milliers de personnes, donc il faut que ça soit fait avec une méthodologie rigoureuse.
Si les résultats de l'étude européenne sont encourageants, pourra-t-on débuter des traitements à grande échelle ?
Pour l'ensemble des molécules qui sont testées les commandes ont été mises en place de façon à ce que nous puissions le faire quelle que soit la molécule. Les laboratoires sont extrêmement mobilisés et tout à fait prêts à mettre à disposition des soignants des molécules qui seraient nécessaires. Nous sommes tous dans une mobilisation exceptionnelle.
Combien de tests sérologiques vont être réalisés ?
Il y a énormément de personnes qui ont probablement été contaminées en ayant très peu de symptômes, voire pas de symptômes du tout et au moment du déconfinement ce sera très important de savoir quel pourcentage de la population a été infecté par le virus. On sait qu'au-delà d'un certain pourcentage le virus ne circule plus. Celui-là est particulièrement transmissible et c'est pourquoi on pense qu'une grande partie de la population a potentiellement été infectée sans le savoir. Ce chiffre est en cours d'estimation.
Sur le Diamond Princess, on s'est rendu compte que sur ce bateau 40 % des gens avaient été infectés sans présenter de symptômes. Les tests sérologiques commencent à apparaître sur le marché, nous en avons nous-même en production et en test dans plusieurs laboratoires français. Une fois les tests de fiabilité effectués nous commanderons ou ferons fabriquer le nombre de tests nécessaires.
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