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Temps de travail en milieu hospitalier : Laurent Berger prône "des accords locaux" dans chaque établissement

Le gouvernement a lancé lundi une vaste concertation sur la prise en charge des malades et les conditions de travail des soignants. La question du temps de travail à l'hôpital public "n'est pas un tabou", a souligné le Premier ministre Edouard Philippe.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Ce que l'on souhaite, c'est un dialogue social rénové qui permette des accords locaux majoritaires", explique Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, invité éco de franceinfo lundi 25 mai. Edouard Philippe a lancé, lundi 25 mai, le "Ségur de la santé". Il s'agit d'une vaste concertation sur le système de soin et qui doit durer sept semaines. "Beaucoup des agents travaillent plus de 35 heures et font des heures supplémentaires qui ne sont pas toujours payées", poursuit le syndicaliste. "Ce qu'il faut, ce sont des accords sur l'organisation du travail" mais "à l'unité de travail", c'est-à-dire "établissement par établissement", préconise Laurent Berger

franceinfo : La hausse des salaires sera significative à l’hôpital, c’est le mot d’Edouard Philippe. Significative, c’est combien pour vous ?

Laurent Berger : Les salaires des agents de l’hôpital public sont environ 300 euros inférieur à la moyenne de l’OCDE. Donc vous voyez, ça donne largement de quoi revendiquer plusieurs centaines d’euros. Je crois qu’aujourd’hui, plus rien ne doit être comme avant à l’hôpital public. Il faut arrêter de malmener les soignants. On souhaite vraiment que ce soit le début d’une vraie négociation, qu’on ne soit pas dans les effets d’annonce mais dans la construction avec les partenaires sociaux d’une vraie augmentation de moyens financiers pour l’hôpital public, d’augmentation d’effectifs négociés localement dans les établissements avec des financements dédiés, d’une refonte globale des classifications de la fonction publique hospitalière et une révision des régimes indemnitaires avec les primes de nuit et de week-end et d’un vrai dialogue social.

Est-ce qu’il faut augmenter tout le monde ?

Bien sûr, il faut des augmentations salariales pour tous les agents de l’hôpital public, pas simplement les soignants. Il faut une refonte globale des classifications. Donc c’est un long travail qui s’enclenche et pas seulement pour les soignants. Je crois que toutes et tous ont fait un effort quasi surhumain et ça fait des années qu’on sonne l’alarme sur leur situation.

Je crois qu’il y a une prise de conscience et je m’en réjouis mais maintenant il faut des actes.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

à franceinfo

Ces actes, c’est d’entrer dans une vraie négociation à partir de ce qu’il vient d’être annoncé. La CFDT y va avec beaucoup de détermination car nous relayons depuis longtemps la situation indigne des personnels hospitaliers.

Il y a aussi la question du temps de travail "qui ne doit pas être un tabou", selon Edouard Philippe. Il parle bien sûr des 35 heures. Est-ce que vous êtes prêts à y renoncer ?

Tout ce qui fera l’objet d’un totem est à la fois idiot parce qu’il n’y a pas de demande de ce type de la part des établissements et en plus, ce n’est pas du tout adapté aux réalités sociales. Nous, ce qu’on souhaite, c’est un dialogue social rénové qui permette des accords locaux majoritaires. Vous savez qu’aujourd’hui, beaucoup de ces agents travaillent plus que 35 heures et font des heures supplémentaires qui ne sont pas toujours payées. Ce qu’il faut, ce sont des accords sur l’organisation du travail. Les personnels hospitaliers en ont assez d’être gérés sans être écoutés. Donc il faut des espaces de dialogue pour les professionnels à l’échelle de l’unité de travail. Et il faut des accords sur l’organisation du travail qui soient des accords qu’on puisse qualifier de majoritaires pour être inattaquables mais qu’ils soient opposables, c’est-à-dire qu’on puisse trouver les meilleures organisations du travail établissement par établissement parce qu’il faut donner un peu d’initiative à ces établissements.

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