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Souveraineté pharmaceutique : la priorité reste de "dresser une liste des produits considérés comme indispensables", estime l'Académie nationale de pharmacie

Pour être moins dépendant de l'étranger au niveau de la production de médicaments et du matériel médical, Emmanuel Macron a annoncé vendredi que 15 milliards du plan de relance seront destinés à "l'innovation et aux relocalisations".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des gélules de médicaments ssur une chaîne de production dans une usine à Gien dans le Loiret, le 21 mars 2018 (photo d'illustration). (GERARD JULIEN / AFP)

La dépendance de la France en matière de médicaments vis-à-vis de l'étranger a été mis en lumière par l'épidémie de coronavirus"Nous devons relocaliser et recréer des forces de production sur nos territoires", a estimé le président Emmanuel Macron, en visite vendredi 28 août sur le site du laboratoire Sequens. Le chef de l'État a aussi annoncé que 15 milliards du plan de relance seront destinés à "l'innovation et aux relocalisations". Bruno Bonnemain, président du groupe de travail sur l'indisponibilité des médicaments à l'Académie nationale de pharmacie, a estimé, sur franceinfo, que la priorité doit être de "dresser une liste des produits considérés comme indispensables et qui ne doivent pas être remplacés".

"Il faut avoir une liste des médicaments les plus importants, explique Bruno Bonnemain. Dans les produits les plus en rupture et qui posent problème, il y a les anti-cancéreux, les antibiotiques qui sont beaucoup produits en Asie et puis il y a aussi d'une certaine façon les vaccins mais aussi les produits d'urgence, de réanimation."

Une question de "rentabilité"

Relocaliser la production de molécules en France, "ça va être compliqué à faire", a-t-il souligné. "Il ne suffit pas de relocaliser, il faut vendre ses produits sur le marché. Par exemple, au niveau des appels d'offre, on peut imaginer que la trace carbone soit prise en compte : plus le produit est fabriqué loin, moins il aura de chances d'être pris par les hôpitaux comme produit de référence."

"Il faut trouver un moyen sur le plan économique pour que ce soit rentable", explique Bruno Bonnemain. Soit en augmentant les prix, soit en favorisant l'investissement industriel, par exemple par des crédits impôts production." En tout cas, la réduction de l'effort demandé aux laboratoires ne "doit pas être faite sur des médicaments qui ne soient pas indispensables".

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