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Masques gratuits pour les plus précaires : "Une avancée" mais il faut élargir "le périmètre de distribution", estime la Fédération des acteurs de la solidarité

Après l'annonce par le ministre de la Santé de l'envoi de 40 millions de masques aux personnes les plus modestes, le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité évoque "un soulagement" mais note que des travailleurs pauvres, des familles modestes, "ne seront pas éligibles".

Article rédigé par franceinfo
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Fabrication de masques chirurgicaux jetables, à Nancy, juillet 2020. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"C'est une avancée et un soulagement de savoir que les personnes les plus pauvres seront protégées" mais "nous souhaitons que le gouvernement élargisse le périmètre de ces distributions", déclare jeudi 23 juillet sur franceinfo Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, après l'annonce par le ministre de la Santé de l'envoi de 40 millions de masques aux 7 millions de personnes les plus modestes, celles qui sont au niveau du seuil de pauvreté ou bénéficiaires de la complémentaire santé.

Un périmètre de distribution jugé "un peu étriqué"

"Nous ne demandons pas la gratuité des masques pour tous", souligne Florent Guéguen, mais il juge que "le périmètre de distribution" est "un peu étriqué". Il note que "des travailleurs pauvres, des familles modestes qui ont pu avoir des surcoûts liés à la crise et une baisse de pouvoir d'achat" "ne seront pas éligibles", tout comme "les familles qui sont au Smic et pour lesquelles le coût des masques" représente "entre 100 et 200 euros" par mois.

Il faut impérativement anticiper les choses, permettre aux associations de constituer des stocks pour ne pas être pris au dépourvu en cas d'une reprise forte de l'épidémie.

Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité

à franceinfo

Le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui rassemble près de 900 associations, appelle à "éviter d'avoir une gestion strictement comptable de cette distribution de masques", car en cas de retour massif de l'épidémie, "ça coûtera beaucoup plus cher à la société française en termes sanitaires, mais aussi économiques, que la simple distribution de masques à toute une partie de la population".

"Il faut considérer ces masques comme un bien de santé", estime un épidémiologiste

De son côté, l'épidémiologiste et médecin de santé Martin Blachier estime sur franceinfo que "la gratuité des masques est une mesure intéressante qu'il faut regarder parce il faut considérer ces masques comme un bien de santé".
"Ce ne serait pas une folie d'imaginer que les masques soient distribués, pour qu'ils soient vraiment utilisés au maximum de leur potentiel", selon Martin Blachier.

Il souligne que "la plupart des biens de santé sont pris en charge par la solidarité en France". Pour le médecin de santé publique, "le retour sur investissement qu'on peut avoir sur l'investissement collectif sur les masques est très, très, très important".

Le masque, dans la situation actuelle, peut être aussi efficace que beaucoup de traitements que l'on rembourse.

Martin Blachier, épidémiologiste

à franceinfo


 
En cette période de vacances, Martin Blachier conseille de porter son masque, "un outil extrêmement efficace et qui a la capacité quasiment à lui seul de prévenir une remontée épidémique incontrôlable", et pour les personnes vulnérables, d'éviter "les grands rassemblements". "N'ayez pas peur de voir votre famille quand il s'agit de vos enfants, de vos petits-enfants, mais évitez les mariages de 200 personnes, c'est quand même des situations à risque", préconise l'épidémiologiste.
 

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