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Reprise de l'activité économique, impôts, mesures d'urgence... Le "8h30 franceinfo" de François Villeroy de Galhau

Le gouverneur de la Banque de France était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 9 juin 2020. 

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François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, invité du "8h30 franceinfo", mardi 9 juin 2020.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 9 juin 2020. Reprise de l'activité économique, impôts, mesures d'urgence de sauvegarde de l'économie... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Renaud Dély. 

Deux ans pour retrouver l'activité économique d'avant la crise

Pour ausculter la situation économique du pays, frappé par la pandémie de coronavirus, la Banque de France a "interrogé des milliers d'entreprises". Après le confinement mi-mars, l'économie française "a plongé profondément", assure François Villeroy de Galhau. "Nous estimions que nous étions à moins 32% par rapport à l'activité normale. [...] Depuis et grâce au déconfinement de mai, nous avons en gros remonté de la moitié." D'après les prévisions de l'institution, "On serait à moins 6% à la fin de l'année et on retrouverait le niveau d'activité d'avant la crise à la mi 2022, donc dans deux ans."

En cas de rechute sanitaire, on pourrait arriver à "moins 12% cette année, et à des rebonds plus forts ensuite", complète François Villeroy de Galhau.  "Il y a un scénario plus favorable notamment en fonction de la mobilisation de l'épargne des Français", qui pourrait atteindre "100 milliards d'euros à la fin de cette année", estime-t-il. 

Une hausse immédiate des impôts ne serait pas "souhaitable"

"Il est souhaitable qu'il n'y ait pas de hausse d'impôts et que nous différions dans le temps le remboursement de la dette", déclare François Villeroy de Galhau. "Il faut qu'on maintienne le filet de protection social qui fait que chacun a droit à la solidarité pendant cette période difficile" , estime le gouverneur de la Banque de France. 

"Il ne faut pas refaire l'erreur qui a été faite par beaucoup de pays européens lors de la précédente crise [financière de 2008], c'est de remonter vite les impôts après la crise" du coronavirus. L'économie est au plus bas "parce que nous avons fait le choix d'arrêter l'économie pour protéger des vies. C'était un choix de solidarité, il ne faut pas le regretter, mais malheureusement il a un coût." Ne pas augmenter les impôts permettra de maintenir la "confiance des ménages qui repose sur la réassurance économique."

Des mesures d'urgences "rapides et efficaces"

S'il refuse de commenter les décisions du gouvernemet, le gouverneur de la Banque de France juge favorablement les mesures d'urgence économique prise depuis le début du confinement. "On sort du temps des pompiers. Il y a eu le temps de l'urgence pendant le plongeon très sévère, il fallait éteindre l'incendie, il fallait mettre l'économie sous tente à oxygène, c'est fait et c'est plutôt bien fait." "Quand on compare la France aux autres pays, la mobilisation des autorités publiques a été rapide et efficace. On est meilleurs que les autres sur les prêts garantis par l'État", cite-t-il en exemple. 

Si la récession est un peu plus forte en France que dans d'autres pays de la zone euro c'est "parce que le choc sanitaire a été un peu plus fort que dans le nord de l'Europe. Il y a très pays qui ont été touchés plus que les autres : l'Italie, l'Espagne et la France." François Villeroy de Galhau compare le cas de la France a celui de l'Allemagne, moins touchée par le coronavirus, qui "retrouvera son niveau d'activité aussi à la mi 2022. Donc l'herbe n'est pas beaucoup plus verte chez nos voisins", conclut-il. 

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 9 juin 2020 :

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