Réouverture des écoles : le maire de Vélizy-Villacoublay pointe des "mesures inimaginables" et "contre-pédagogiques"
"J'ai peur avant tout qu'un enfant tombe malade", confie Pascal Thevenot qui a pourtant envoyé sa fille à l'école pour montrer l'exemple.
40 000 écoles rouvrent cette semaine avec le déconfinement, dont l'école élémentaire Mozart, à Vélizy-Villacoublay en région parisienne. Pour les enfants, une rentrée étalée, des petits groupes en classe, interdiction d'entrer en contact ou de se prêter simplement des jeux ou des fournitures pendant les cours. Mais aussi "des mesures inimaginables", a commenté mardi 12 mai sur franceinfo le maire LR de Vélizy-Villacoublay, Pascal Thevenot. "Un enfant de 3 ans qui ne va pas devoir approcher à moins d'un mètre son institutrice, c'est une mesure contre pédagogique", estime-t-il.
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franceinfo : Cette décision de rouvrir les écoles dès aujourd'hui, avez-vous hésité à la prendre ?
Pascal Thevenot : Elle a été difficile, mais je n'ai pas hésité parce que j'ai l'habitude de venir en soutien aux parents, comme un jour de grève. Du coup on s'est organisé, malgré un protocole qui est compliqué, pour pouvoir accueillir tous les enfants, soit à l'école, soit en périscolaire, que tous les enfants dont les parents travaillent puissent revenir à l'école ce matin.
Cette décision de rouvrir les écoles, c'est une décision avant tout économique. C'est une reprise économique qui ne veut pas dire son nom.
Pascal Thevenot, maire LR de Vélizy-Villacoublayà franceinfo
Après, il y aura de la pédagogie. Mais quand on travaille, quand on n'a pas le choix, c'est important que son enfant puisse continuer à venir à l'école ou en périscolaire pour pouvoir travailler. Le plus complexe, ça a été de voir quels parents voulaient mettre son enfant à l'école, pour organiser aussi la cantine. Ici, il y a 40% des parents qui vont remettre leurs enfants à l'école. Ils seront tous accueillis et je garantie de m'organiser pour pouvoir tous les accueillir.
Des familles vous ont-elles reproché de rouvrir les écoles ?
Non, il y a une relation qui est assez simple avec les parents. Ils nous sont plutôt reconnaissants de mettre tout en œuvre et ils nous font confiance. Après, quand on voit les mesures, il y en a certaines, on sait très bien que ça ne va pas être facile. Par exemple, si un enfant touche un livre, il faut le mettre en quarantaine pendant une semaine. Ça va être quasiment impossible. On va tout faire pour l'appliquer. Mais il y aura obligatoirement des loupés.
C'est impossible, que l'institutrice ou l'éducateur, se rende compte de chaque enfant qui va toucher à un bouquin. Sans contact, l'école, c'est un contre-sens.
Pascal Thevenot
Mais bon, on parle de pandémie. On a tous envie de s'en sortir et je pense que les parents le comprennent. Après, il y a des mesures qui sont inimaginables. Un enfant de 3 ans qui ne va pas devoir approcher à moins d'un mètre son institutrice, c'est une mesure contre-pédagogique. En revanche, que personne ne se croise, qu'il n'y ait pas de contact, que les groupes restent indépendants les uns des autres ! Si malheureusement on avait une contamination, pour remonter "les cas contacts", je pense que ce sont des mesures qu'il faut respecter à tout prix.
Vous comprenez les parents qui disent non au retour à l'école ?
Oui, je les comprends. C'est une situation inédite et on a avant tout envie de se protéger. On sort de confinement, moi j'ai une fille qui n'est pas sortie de la maison pendant tout ce temps et qui retourne à l'école ce matin. Si je ne fais pas confiance au protocole qui est mis en place, ça va être compliqué à expliquer aux parents. Mais oui, bien sûr, c'est compliqué pour une famille de prendre cette décision. Mais on voit bien que lorsqu'on devra retravailler, on n'aura pas le choix. Et c'est là qu'on doit intervenir. J'ai peur avant tout qu'un enfant tombe malade, qu'on m'attaque en justice, c'est mon quotidien. Si on a peur de ça, il ne faut pas être maire.
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