Remontées mécaniques fermées en février : "On ne se faisait pas trop d'illusions", reconnaît le maire de la Plagne Tarentaise
Les remontées mécaniques des stations de ski resteront fermées en février en raison de l'épidémie de Covid-19, a annoncé lundi Matignon.
"On ne se faisait pas trop d'illusions. On se doutait bien qu'étant donné la crise sanitaire, les difficultés que l'on a à vaincre cette pandémie, on n'allait pas avoir une réponse positive", a réagi lundi 1er février sur franceinfo Jean-Luc Boch, maire de la Plagne Tarentaise (Savoie) président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et président de France montagne après l'annonce du gouvernement sur la poursuite de la fermeture des remontées mécaniques en février en raison de l'épidémie de Covid-19. En revanche, Jean-Luc Boch se félicite que le gouvernement ait "annoncé que 70% des frais fixes seraient pris en compte", cependant "si on n'ouvre pas du tout, on se dirige vers milliards d'euros de pertes pour la montagne française".
franceinfo : L'annonce du maintien de la fermeture des remontées mécaniques en février, est-ce une surprise pour vous ?
Jean-Luc Boch : On ne se faisait pas trop d'illusions. On se doutait bien qu'étant donné la crise sanitaire, les difficultés que l'on a à vaincre cette pandémie, on n'allait pas avoir une réponse positive. On attendait peut être un espoir dans les semaines, dans les mois à venir. En tout cas, tout début mars. Mais le Premier ministre a confirmé que là non plus, il n'était pas en mesure de nous dire si on pourrait ouvrir.
En ce qui concerne les aides ou plutôt les indemnisations. On nous a annoncé que 70% des frais fixes seraient pris en compte c'est Alain Griset [ministre délégué chargé des PME], qui nous l'a annoncé cela et si cela s'avère réel et définitivement validé, on va sauver une grande partie du monde économique de la montagne. C'est vraiment vers cela maintenant qu'il faut tendre. Il faut éviter de perdre du monde en route, de perdre des acteurs économiques qui ont tout misé sur leur commerce et en quelques mois ils pourraient se retrouver à la rue sans rien à avoir comme retour.
Une aide pour les commerçants, c'était l'une de vos demandes principales aujourd'hui ?
C'était l'une des principales demandes, avec aussi, la volonté de ne pas oublier le désarroi dans lequel se trouvent certains socioprofessionnels, certains saisonniers qui sont en fin de droits, ont tout perdu et n'ont pas pu travailler. Là aussi, il va y avoir une prise en compte. C'est ce que nous a dit Elisabeth Borne [ministre du Travail].
C'est quand même incroyable quand on a fait le choix de cette vie de saisonnier, qu'on n'ait absolument plus de ressources en fin de droits. Il faut vraiment ne pas les oublier. En clair, il ne faut oublier personne. C'est vraiment le choix qui a été fait aujourd'hui par le gouvernement. Cependant, si on n'ouvre pas du tout ce sera sans précédent et catastrophique. Une saison complète, c'est entre 10 et 11 milliards. Et on se dirige vers 11 milliards d'euros de pertes pour la montagne française avec toute la fiscalité que cela implique. C'est catastrophique au niveau national pour le tourisme.
Est-ce qu'il y a tout de même un moyen pour les professionnels de la montagne de limiter un petit peu la casse pour les vacances de février, des alternatives ?
Toutes les stations ont mis en œuvre tout ce qui pouvait être fait pour avoir des activités annexes, pour accueillir tous les vacanciers qui vont venir. Et on espère qu'ils seront nombreux un petit peu à l'image de Noël ou du jour de L'an. Il y a les activités autour des chiens de traîneau. On a mis en place tout ce qui concerne les activités annexes, la luge, des tyroliennes. Vous avez des animations variées qui peuvent se faire sur le monde de la montagne, en plus du ski nordique ou du ski de randonnée. Malheureusement, même pour ces activités la rentabilité, n'est pas au bout. Ça attire entre 20 et 30%, jusqu'à 40% pour certaines stations. Mais ça ne va pas au-delà. Malheureusement, ce n'est pas économiquement viable.
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