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"Rattraper le temps perdu" : l'opération de dépistage massif contre le Covid-19 a débuté à Roubaix

L'objectif de cette large campagne est double : voir précisément l'efficacité des tests antigéniques et tracer le variant anglais du virus.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une campagne de test massive a débuté lundi 11 janvier à Roubaix (Nord). (DENIS CHARLET / AFP)

Opération de dépistage massif lundi 11 janvier à Roubaix (Nord) : plusieurs centaines de personnes sont venues se faire tester dans les six centres ouverts dans l’agglomération, dès le premier jour de cette opération, qui va durer une semaine. Elle doit aussi permettre de traquer le variant anglais du virus, qui a fait son apparition dans la région.

C’est une opération pilote pour deux raisons : d’abord, parce qu’elle va permettre de connaitre l’efficacité réelle des tests antigéniques, plus rapides que les tests PCR, mais réputés moins fiables. Les deux sont ici réalisés en simultané. Emda travaille dans une école, elle est venue se faire tester dans un centre ouvert en périphérie de Roubaix. Après 15 minutes d’attente sur un siège, elle a son résultat, négatif : "C'est une image à un instant T, donc on conserve les gestes barrières, les mesures de sécurité", lui rappelle un opérateur. Emda rentre chez elle, elle recevra le résultat du test PCR dans les 24 heures.

Si son test avait été positif, elle aurait vu un médecin et puis les équipes de l’assurance maladie, qui font immédiatement le tracing des cas contacts pour les appeler à s’isoler. Ils proposent aussi de l’aide, un hébergement à l’hôtel ou quelqu’un pour apporter des courses à la maison.

La traque du variant anglais

Le deuxième intérêt de cette opération de tests massifs à Roubaix est la recherche du variant anglais du virus. Là encore, c’est une opération pilote. Deux cas du variant anglais sont apparus dans la région lilloise, l’Agence régionale de santé recherche donc maintenant systématiquement cette mutation chez les personnes positives à Dunkerque, Amiens et Lille, grâce à des tests PCR qui repèrent la mutation.

"On va pouvoir savoir si porter le virus anglais, ou un autre virus, est associé à des signes cliniques plus graves, une contagiosité plus grave – c'est ce qui semble être le cas – voire encore pire, une résistance à ce vaccin."

professeur Philippe Froguel

à franceinfo

À Roubaix, on sera un cran au-dessus dans la traque de ce variant anglais, puisque tous les tests positifs vont être séquencés, c'est-à-dire analysés au génopole d’Évry, (Essonne). "Quand on parle de souche anglaise en France, c'est tout simplement parce que ce sont les Anglais qui l'ont trouvée, explique le professeur Philippe Froguel, qui supervise l’opération. Pourquoi ils l'ont trouvée ? C'est qu'ils ont séquencé 120 000 souches, contre moins de 2 500 en France, dont la moitié faite à l'IHU de Didier Raoult, donc c'est quand même pas brillant. Là il faut rattraper le temps perdu."

Le résultat de cette grande opération de séquençage du virus est attendu fin janvier, on saura alors si le variant anglais ou d’autres mutations du Sars-CoV-2 sont en train de se répandre en France.

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