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Raphaël Ibanez : en novembre, le XV de France doit "gagner une à deux places au classement mondial"

L’interruption brutale du Tournoi des VI Nations, la crise que traverse le rugby mais aussi les nouveaux objectifs du XV de France avec un mois de novembre capital : Raphaël Ibanez, le manageur des Bleus, s’exprime pour la première fois depuis le début du confinement.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Raphaël Ibanez, manageur du XV de France, lors de la présentation de l'équipe du sélectionneur Fabien Galthié le 13 novembre 2019 à Montgesty (Lot) (L. THEILLET / MAXPPP)

Le XV de France de rugby faisait silence depuis l’arrêt brutal du Tournoi des Six Nations en mars dernier pour cause de pandémie. Pour la première fois depuis mars, Raphaël Ibanez, le manageur de l’équipe de France, prend la parole avec un message clair : malgré la crise, malgré la dynamique interrompue - mais non brisée - les Bleus peuvent revenir plus forts. Il fixe aux joueurs internationaux des objectifs élevés dès novembre.

Le confinement, Raphaël Ibanez l’a vécu en famille, dans son fief des Landes, près de Dax, en prenant un maximum de recul sur les événements, aussi, dit-il, parce que par chance, personne dans son entourage n’a été touché : "Jamais les fondements de notre société moderne et le monde du sport français et donc du rugby n’ont connu de bouleversements comparables à ce que nous vivons aujourd’hui " explique-t-il en préambule, avant tout de suite de resserrer la discussion sur le rugby, en insistant régulièrement sur l’idée que, malgré la crise, son sport et notamment le XV de France, peuvent sortir grandis de cette période. 

Je suis convaincu que les équipes les plus fortes à l’avenir seront celles qui auront su le mieux s’adapter aux circonstances exceptionnelles que nous vivons.

Raphaël Ibanez, manageur du XV de France

à franceinfo

Le staff du XV de France a mis à profit la pause imposée en renforçant son analyse des données, secteur par secteur de jeu, en participant à des groupes de travail pour mieux harmoniser toutes les équipes de France. Si les conditions sanitaires le permettent, une reprise de contact physique est prévue dans les clubs vers la mi-juillet. Raphaël Ibanez confirme par ailleurs que son staff et lui ont accepté une baisse de salaire de 10% sur l’année : "C'est vrai qu’avec Fabien Galthié, nous avons pensé que c’était un effort solidaire, nécessaire, que nous devions faire. Cela n’a pas vraiment posé question, cela s’est fait très rapidement, un effort, je dirais, logique, normal."

"Le vrai objectif : gagner une à deux places au classement mondial"

Les matchs de novembre seront éminemment importants, le manageur des Bleus ne s’en cache pas. "Nous espérons tous des matchs à l’automne. La Géorgie, l’Irlande, l’Australie, l’Afrique du Sud, c’était le programme initial. Est-ce que ces matchs auront lieu ? Est-ce qu’on jouera contre des équipes du Nord ? Franchement, ce n’est pas le sujet. En revanche, quel que soit l’adversaire qui se présente en novembre, pour l’équipe de France, le vrai objectif est que nous soyons en mesure de les battre pour gagner une à deux places au classement mondial." 

Un objectif nécessaire pour décrocher une place de tête de série dans les poules de la Coupe du monde 2023 en France, et éviter en décembre prochain un tirage au sort délicat. "Nous avons toujours la farouche volonté de redevenir une des plus belles nations du rugby mondial", souligne-t-il.

Le huis clos temporaire, c’est peut-être mieux que pas de rugby du tout.

Raphaël Ibanez

Pour atteindre ces objectifs, Raphaël Ibanez le répète : il faut que les Bleus puissent jouer. "Les joueurs sont faits pour être sur un terrain, c’est leur raison d’être, rappelle-t-ilNous ne mesurons pas encore l’impact physique et psychologique d’une telle période mais ce qui est certain est qu’un joueur international doit s’astreindre à un cadre de vie strict pour à nouveau pouvoir jouer des matchs internationaux et nous y serons très vigilants." Quant aux recommandations émises par World Rugby, l’instance qui gère le rugby mondial,  durant la crise sanitaire comme la réduction des mêlées ou des plaquages debout, Raphaël Ibanez n’y voit que des mesures temporaires, "circonstanciées, des mesures de précaution dans une situation inédite."

Le manageur des Bleus se dit persuadé que le rugby français peut même sortir plus fort de cet épisode : "Honnêtement, je pense qu’il faut vraiment être optimiste, le rugby ne disparaitra jamais. L’amour pour ce sport est vraiment trop fort, le manque actuel de rugby est évident chez les supporters et peut-être même que, lorsque les conditions sanitaires le permettront, nous aurons plus de monde dans les stades qu’avant.

Les priorités de Raphaël Ibanez pour le XV de France : écoutez le reportage de Fanny Lechevestrier

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