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"Qu'on interdise aux gens de se promener sur la plage, je trouve ça aberrant..." : sur l'île de Ré, le confinement a parfois du mal à passer

Alors que de nombreux propriétaires de résidences secondaires sont arrivés sur l'île, des mesures plus strictes ont été adoptées comme la fermeture des plages. 

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar, édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La plage de la Grange à l'Île de Ré, en mars 2020.  (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

Sur l’île de Ré, les seules traces laissées sur le sable sont désormais celles des pattes des goélands ou de la mer qui se retire. Après avoir vu des familles ou des amis qui pique-niquent sur la plage en pleine épidémie de coronavirus, les maires de l'île de Charente-Maritime ont décidé d'interdire les accès au bord de mer pour faire respecter le confinement

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Cette interdiction a rendu furieuse Florence qui avait l'habitude de se balader une heure tous les jours sur la plage de la Grange. "Qu'on interdise les piques-niques, les rassemblements, ça a du sens. Mais qu'on interdise aux gens de se promener sur la plage alors qu'ils respectent les distances de sécurité, je trouve ça complètement aberrant", explique-t-elle à franceinfo. 

Terminé aussi les balades à vélo car l’accès aux pistes cyclables est aussi interdit. "Les pistes sont 'barriérées' avec un arrêté municipal", explique Jean-Louis Olivier, le maire de la commune d’Ars-en-Ré. 

Il faut que les gens comprennent que la situation est très grave et il faut faire très attention.

Jean-Louis Olivier, maire d'Ars-en-Ré

à franceinfo

L'objectif, explique Jean-Louis Olivier, est d'"éviter que les gens puissent se croiser et se rencontrer, même si on peut comprendre qu'en faisant du vélo on ne risque pas grand chose si on ne communique pas à 20 centimètres l'un de l'autre".

Jean-Louis Olivier, le maire de la commune d’Ars-en-Ré, en mars 2020. Il assume la fermeture des plages sur l’ile et celle des pistes cyclables. "L’heure est grave" dit l’élu. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

L'arrivée des propriétaires de résidences secondaires agace

Cette sévérité s'explique notamment après l'afflux sur l’île des propriétaires des résidences secondaires. Ils sont venus rouvrir les volets de leur maison pour y vivre le temps du confinement. A la poissonnerie Le Coureauleur, à Rivedoux-Plage, Alain n’est pas spécialement ravi de leur arrivée. "Qu'ils viennent dans leur résidence, c'est leur droit et je n'y vois aucun inconvénient, mais si certains sont malades, il ne faut pas qu'ils viennent, c'est tout". Selon Alain, "certains ont été testés positifs et ils sont quand même venus. En arrivant, ils sont venus chercher leur traitement. C'est un peu compliqué à entendre parce que le virus se transmet, s'il arrive on va l'avoir". 

Si la venue des résidents secondaires crée des crispations ou des inquiétudes, ces réactions sont en réalité plutôt à la marge sur l’île. Arnaud vient du nord de la France, et il assure qu’il a été bien accueilli par les habitants. "Franchement, je n'ai pas ressenti d'agressivité à notre égard", dit-il à franceinfo.

La transhumance est passée, à nous d'observer le plus possible les mesures qui nous sont imposées et puis ça devrait bien se passer.

Arnaud, venu du nord de la France

à franceinfo

Arnaud estime qu'il faut "rester optimiste", se discipliner et surtout respecter le temps du confinement. 

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