La chloroquine, "c'est probablement le traitement le moins cher et le plus simple pour traiter le coronavirus", a indiqué mardi 25 février sur franceinfo, Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille. Il estime que "c'est le traitement le moins cher et le plus simple" d'ores et déjà disponible contre le Covid-19.>> Quatre questions sur la chloroquine, le médicament qui suscite l'espoir de certains chercheurs La chloroquine est un traitement contre le paludisme utilisé depuis plusieurs décennies et commercialisé notamment sous le nom de Nivaquine. Elle a effectivement montré des signes d'efficacité contre le nouveau coronavirus, selon une étude préliminaire menée en Chine, mais plusieurs experts appellent à la prudence en l'absence d'études plus poussées et en raison de ses effets indésirables qui peuvent être graves. Pour autant, le professeur Didier Raoult estime que cette étude est "une bonne nouvelle" : "C'est accessible, c'est disponible et il n'y a pas à attendre quatre ans pour une autorisation de mise sur le marché. C'est une ouverture absolument considérable", affirme le spécialiste.franceinfo : Qu'est-ce que la chloroquine, et comment peut-il être utilisé contre le coronavirus ?Didier Raoult : La chloroquine a été un des médicaments les plus prescrits au monde, peut-être avec l'aspirine, depuis des décennies. Elle est utilisée pour la prévention et le traitement du paludisme et de nombreuses maladies inflammatoires et bactériennes. On sait que c'est sûr et c'est extrêmement bon marché. La pilule coûte dix centimes et c'est un médicament disponible.Les Chinois avaient déjà prouvé l'efficacité sur le Sras [dans le cadre d'études in vitro] et, récemment, ils ont montré l'efficacité de la chloroquine sur le coronavirus chinois actuel [là aussi dans le cadre d'études in vitro]. Ce travail a été publié récemment dans une des meilleures revues [la revue médicale Nature]. C'est probablement le traitement le moins cher et le plus simple pour traiter le coronavirus. Il y a une recommandation [des autorités sanitaires de la province du Gangdong] pour traiter le nouveau coronavirus avec de la chloroquine.C'est donc selon vous un traitement efficace et qu'il faut utiliser ?On savait déjà au laboratoire qu'il devait marcher. On attend qu'il y ait des essais cliniques qui rapportent l'efficacité que l'on préjugeait. Il y aura peut-être des ajustements sur la dose qu'il faut donner, et le temps pendant lequel il faut administrer le médicament. On ne sait pas si ça marche en prophylaxie, pour les gens qui sont porteurs et pas malades : est-ce qu'on peut leur en donner pour éviter qu'ils soient malades ? C'est tout un champ qui s'ouvre et dès demain, ça deviendra impossible de ne pas donner la chloroquine à quelqu'un qui sera hospitalisé avec cette maladie.Ça veut dire aujourd'hui qu'on n'a plus besoin de vaccin ?Les vaccins, je sais que ça excite beaucoup la presse, mais depuis trente ans, des vaccins nouveaux créés pour répondre à des crises sanitaires, il y en un ou deux. Bien sûr, ce serait merveilleux, mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Dans le passé récent, au XXIe siècle, les grandes maladies ont été vaincues par le traitement plus que par le vaccin. Le traitement marche vite et quand on fait, comme l'ont fait les Chinois, ce qu'on appelle du repositionning, c'est-à-dire utiliser des médicaments pour d'autres utilisations que celles pour lesquelles ils avaient été créés, ça offre des solutions très rapides. On n'a pas besoin de passer par des tests de toxicité, ce sont des médicaments disponibles à la pharmacie. C'est une bonne nouvelle pour tout le monde, car on n'a pas de raison de payer très cher des produits qui sont bon marché. C'est accessible, c'est disponible et il n'y a pas à attendre quatre ans pour une autorisation de mise sur le marché. C'est une ouverture absolument considérable.