Prêts garantis par l'État : il y a eu "55 milliards d'euros de demandes venant de 290 000 entreprises en 17 jours", indique la Fédération bancaire française
"L'État ne fait pas ce qu'il veut", rappelle Frédéric Oudéa, président de la FBF et directeur général de la Société Générale. Il estime que les entreprises qui avaient des difficultés avant ne seront pas sauvées par "une aide en trésorerie".
C'est une des mesures phares pour aider les entreprises à encaisser le choc du confinement : l'État s'est engagé à garantir jusqu'à 300 milliards d'euros de prêts bancaires aux entreprises. Celles-ci peuvent, quelle que soit leur taille ou leur forme juridique, demander à leur banque habituelle un prêt garanti par l'État (PGE) pour soutenir leur trésorerie. Mais d'après une enquête de la cellule investigation de Radio France, certaines banques traînent les pieds. Invité lundi 20 avril sur franceinfo, Frédéric Oudéa, président de la FBF (Fédération bancaire française) et directeur général de la Société Générale, répond, "qu'il faut comprendre qu'on est face à un afflux de demandes".
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"Il faudrait quand même qu'on comprenne bien ce qu'il se passe aujourd'hui sur le terrain, pointe Frédéric Oudéa, pour vous donner quelques chiffres : 55 milliards d'euros de demandes de 290 mille entreprises en 17 jours".
C'est un dispositif tout à fait nouveau qui n'existait pas il y a 17 jours. Les demandes reçues par la Société générale, c'est l'équivalent de 10 mois de production normale en trois semaines et demi jours ouvrables.
Frédéric Oudéa, président de la FBF et directeur général de la SGà franceinfo
"Ça a été créé le 25 mars, rapelle Frédéric Oudéa, donc il faut comprendre qu'on est face à un afflux de demandes. Et tous les réseaux bancaires sont totalement mobilisés pour les traiter dans les meilleurs délais".
Frédéric Oudéa ajoute que "l'État ne fait pas ce qu'il veut. C'est un système de garantie validé par Bruxelles et qui s'adressent aux entreprises qui fonctionnaient normalement avant la crise". Le président de la FBF précise qu'avec ce dispositif, "on va donc pourvoir traiter 85% des entreprises. Et sur ces 85%, nous, on estime à moins de 5% de refus, à 2 ou 3%. Ensuite des entreprises ne sont pas forcément éligibles, celles qui ont des difficultés avant la crise. Ce n'est pas une aide en trésorerie qui va régler le problème qu'elles avaient avant". Pour Frédéric Oudéa, les autres "doivent se tourner vers le fonds de solidarité".
Pas de geste sur les frais bancaires pour les particuliers
Quant aux particuliers, "ce sera du cas par cas", pas de geste sur les frais bancaires de prévus. "C'est un peu pareil que pour les entreprises", explique le patron de la Société Générale. "Ceux qui sont déjà dans le rouge, il y avait peut être un sujet avant", un problème de trésorerie. Pas question donc de suspendre ces frais d'incidents bancaires. "Nous avons déjà pris des engagements très forts en matière de plafonnements des frais", estime le banquier. "Normalement avec un salaire net, on arrive à payer des frais par mois qui sont plafonnés et qui sont modestes. Si vraiment il y avait des difficultés supplémentaires, les banques verront au cas par cas. C'est aussi un question de responsabilité de nos clients, on trouvera des solutions pour les cas qui poseraient problème", conclut Frédéric Oudéa.
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