Cet article date de plus de quatre ans.

Charlottes, masques, sas, chambres à pression négative... : des hôpitaux français prêts à affronter une éventuelle épidémie de coronavirus

Trois cas de contaminations au coronavirus ont été confirmés en France. Ces personnes qui font l'objet de mesures de confinement drastiques "vont très bien" a indiqué samedi soir le ministère de la Santé.

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Deux des trois patients identifiés vendredi 24 janvier 2020 comme souffrant du nouveau coronavirus, en France, sont hospitalisés à l'hôpital Bichat, à Paris.  (HUMBERT / BSIP / AFP)

La France est-elle prête à lutter contre une éventuelle propagation de l’épidémie du coronavirus ? Pour les spécialistes interrogés par franceinfo, la réponse est oui. Pour le moment, trois cas de coronavirus ont été confirmés en France. Il s'agit, dans le détail, d'un Français ayant voyagé à Wuhan qui est hospitalisé à Bordeaux, et d'un couple de touristes chinois qui est soigné à Paris. Leur état n'inspire pas d'inquiétude mais ils font l'objet de mesures de confinement drastiques.

>> Après la confirmation de trois cas positifs en France, huit questions pas si bêtes sur le nouveau coronavirus chinois

À l'hôpital Bichat à Paris, par exemple, les deux patients contaminés sont accueillis dans des chambres spéciales, dites "à pression négative". "Une chambre à pression négative, c’est une chambre où l’air ne sort pas, l’air rentre", explique Yazdan Yazdanpanah, le chef du service des maladies infectieuses et tropicales. "Et pour une maladie à transmission respiratoire de personne à personne, cela permet de ne pas transmettre ailleurs", poursuit-il."C’est aussi une chambre où il y a des sas pour permettre l’habillage et déshabillage avec des entrées et des sorties."

La France dispose des structures nécessaires

Des sas dans lesquels le personnel soignant met et retire l'équipement de protection obligatoire. Il s'agit d'éviter toute contamination de l'équipe médicale comme l'explique Gisèle Bendjelloul cadre supérieur de l'unité d'hygiène de l'hôpital : "La contamination se fait par les gouttelettes [salives, postillons]", explique-t-elle. "On va donc protéger tout ce qui relève de la sphère ORL et principalement les yeux, en mettant des lunettes de protections, et un masque qui va englober la muqueuse nasale et les lèvres. Il y aussi une charlotte, une casaque et puis des gants", énumère-t-elle.

Du matériel et des procédures auxquels les équipes sont désormais rodées grâce à des exercices réguliers et plusieurs précédents, du Sras à Ebola. À Paris, l'hôpital Bichat dispose de sept chambres à pression négative. Trois autres hôpitaux en sont également équipés en Ile-de-France. Le pays dispose des structures nécessaires, estime Yazdan Yazdanpanah.

Dans toutes nos régions, il y a des établissements de référence qui, depuis des mois, se préparent à ce type de circonstances.

Pr Yazdan Yazdanpanah

à franceinfo

C'est aussi ce que souligne Pierre Carli, médecin chef du Samu parisien. "Il y a des centres à Lille, à Lyon, à Marseille, à Rennes, à Nancy... dans toute la France", indique-t-il avant de conclure : "Le pays est vraiment très bien préparée pour cela et donc il n’y pas d’inquiétudes." 

En cas de multiplication - probable - des suspicions de contamination, le professeur Yazdanpanah recommande une prise en charge de ces cas suspects en ambulatoire en dehors de l'hôpital, de façon à n'accueillir dans les structure spécialisées que les cas confirmés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.