Pass vaccinal : "Me dire qu'un tweet peut faire tout capoter..." se défend Bruno Retailleau après l'échec de l'accord entre députés et sénateurs
Alors que députés et sénateurs étaient sur le point de trouver un accord sur le projet de loi instaurant le pass vaccinal jeudi soir, un tweet du patron des Républicains au Sénat a tout fait capoter.
"Aucun prétexte de forme ne peut justifier devant les Français la remise en cause d'un accord de fond", a estimé jeudi 13 janvier sur franceinfo, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, après qu'un tweet de sa part sur la victoire du Sénat sur le pass vaccinal a été contesté par Yaël Braun-Pivet, la présidente de la commission de Lois de l'Assemblée. Alors qu'un accord était en passe d'être trouvé en commission mixte paritaire (CMP), ce tweet du sénateur de la Vendée a fait capoter les discussions. Le projet de loi va donc devoir repartir pour une navette entre Assemblée et Sénat en vue de son adoption définitive.
La CMP sur le #passevaccinal a donné raison au #Sénat, c’est la victoire du bon sens. Les sénateurs ont obtenu de nombreuses clarifications et simplifications. Le passe est destiné à protéger les Français et à rien d’autre… n’en déplaise à Emmanuel Macron
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 13, 2022
franceinfo : Vous avez tweeté avant la fin de la commission mixte paritaire, vous êtes accusés d'avoir fait capoter l'accord entre député et sénateurs sur le texte sur le pass vaccinal. Reconnaissez-vous avoir fait une erreur ?
Bruno Retailleau : Sans doute que le tweet est parti trop vite. Au moment où il est parti nous pensions que la commission était terminée parce qu'elle se déroulait à l'Assemblée nationale. Mais le Sénat a montré depuis plusieurs mois qu'il était dans le souhait de construire avec le gouvernement un plus large consensus. Nous avons voté le principe du pass vaccinal, en l'amendant, en l'encadrant. Nous avions tendu la main au gouvernement. Me dire qu'un tweet un peu anticipé peut faire tout capoter… Je pense qu'aucun prétexte de forme ne peut justifier devant les Français la remise en cause d'un accord de fond. Cet accord de fond avait été trouvé donc je pense que c'est encore possible.
Sur quoi vous étiez-vous mis d'accord ?
On était très soucieux de placer le pass vaccinal sous la surveillance du Parlement pour que chaque semaine il y ait des indicateurs sanitaires qui puissent justifier ou non son maintien. On voulait sur le contrôle systématique des cartes d'identité trouver une formule pour l'assouplir. On voulait aussi préserver les entreprises sur l'arbitrage du télétravail. Rien ne remettait en cause le pass vaccinal. On voulait simplement faire notre travail, construire une loi qui puisse être la plus appropriée pour les Français.
Pourquoi la majorité a-t-elle fait ça ?
Il faut leur poser la question. Je ne comprends pas qu'un tweet puisse avoir autant de conséquences. On est dans une crise sanitaire, il faut un pass vaccinal pour inciter les uns ou les autres à se faire vacciner. Donc, de grâce, qu'un tweet ne vienne pas casser la construction d'un accord qui était pratiquement scellé. Il va y avoir une lecture à l'Assemblée et ensuite au Sénat et j'espère que la sérénité reviendra et qu'on va converger. L'objectif c'est qu'on arrive, les uns et les autres, à dépasser nos chapelles partisanes. Que pèse un tweet face à un instrument pour protéger les Français ? C'est incompréhensible et c'est pour ça que je dis que c'est un prétexte. Je ne regrette rien. C'est totalement disproportionné.
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