Pass sanitaire : après l'agression d'un pharmacien à Montpellier, l’Union syndicale appelle les professionnels à ne pas se laisser "impressionner"
"Il faut respecter le travail des professionnels de santé", demande Gilles Bonnefond.
Au lendemain de l’agression d’un pharmacien à Montpellier, traité de "collabo" et d’"assassin" par des manifestants anti-pass sanitaire parce qu’il réalisait des tests antigéniques, le porte-parole de l’Union syndicale des pharmaciens d’officine dénonce sur franceinfo, ce dimanche 1er août, un acte "inadmissible". Gilles Bonnefond appelle néanmoins à "ne pas se laisser abuser ou impressionner" par ces "réactions minoritaires". Lui-même pharmacien à Montélimar, il estime que "le réflexe du pharmacien a été bon", en fermant son officine pour éviter des dégradations. Il insiste par ailleurs sur l'importance du respect des gestes barrières cet été, en pleine recrudescence de l’épidémie.
franceinfo : Quelle réaction avez-vous eu, en voyant cette vidéo ?
Gilles Bonnefond : C’est inadmissible. "Collabo", mais qu'est-ce que ça veut dire ? Alors qu'on fait notre travail, je trouve ça indigne. Il y a quelques individus qui ne comprennent rien à rien mais on ne doit pas se laisser abuser ou impressionner par ces réactions. Malheureusement, elles existent. Heureusement, elles sont minoritaires.
"C’est très choquant parce que les pharmaciens, comme les autres professionnels de santé qui sont dans les hôpitaux, sont au service des malades, au service de la population et au service de la lutte contre l'épidémie."
Gilles Bonnefond, porte-parole de l'Union syndicale des pharmaciens d'officineà franceinfo
Les tests antigéniques permettent de dépister rapidement, en quinze minutes, les personnes qui sont contaminées, pour qu'elles puissent s'isoler et qu’elles ne contaminent leurs amis, leur famille, les personnes âgées qui vivent avec elles, et donc c'est un moyen très efficace de lutter contre ce virus. Et on en a absolument besoin pendant cette période. Les quinze premiers jours du mois d'août vont être extrêmement difficiles. Donc il faut respecter le travail des professionnels de santé.
Quand on est pharmacien aujourd'hui, on peut se sentir menacé ?
Non, parce que ce sont vraiment des situations très particulières. Vous avez vu d'ailleurs sur les images à la fois cette agression, mais également d'autres personnes, qui essayaient d'empêcher les agresseurs d'attaquer ce barnum. Le réflexe du pharmacien a été bon, il a plié son barnum. Il a fermé sa pharmacie pour éviter que des personnes rentrent dégrader des choses. Je lui souhaite bon courage parce que c'est une pharmacie bien connue sur Montpellier et j'espère que demain, il va continuer à faire ce travail pour la population de Montpellier qui en a bien besoin.
Qu'est-ce qui peut justifier une telle violence selon vous ? A-t-on manqué de pédagogie à l'égard des anti-pass sanitaire ?
Je ne pense pas parce que vraiment, on a beaucoup expliqué la stratégie. Je la trouve cohérente. Toute cette stratégie qui a été mise en place à partir du 12 juillet par le président de la République était justifiée par l'arrivée du variant Delta. Et malheureusement, on voit ce variant extrêmement contaminant qui arrive, jusqu'à confiner l’île de la Réunion, la Martinique.
"Si on n'a pas aujourd'hui une prise de conscience, si on n’accélère pas la vaccination et si on ne maintient pas les gestes barrières, c'est la Métropole qui risque d'être confinée au mois d'août."
Gilles Bonnefond, porte-parole de l'Union syndicale des pharmaciens d'officineà franceinfo
Il y a plus de 1 000 personnes qui sont dans les services d'urgence aujourd'hui, et c’est encore en train de monter. Le danger est vraiment très, très, très présent. Donc, attention, notamment dans des zones de grand tourisme, comme toute la côte méditerranéenne, toute la côte landaise, où on voit que, malheureusement, les taux d'incidence sont en train de monter de façon très forte, et derrière, ça veut dire des hospitalisations. Et malheureusement, des décès. Donc, l'ambiance de vacances ne doit pas faire oublier le danger de ce virus.
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