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Pass sanitaire à l’hôpital : un risque de retards "de diagnostics ou de traitements", craint le Syndicat national des professionnels infirmiers

Thierry Amouroux estime qu'un certain nombre de patients vont être bloqués dans leur parcours de soin alors qu'ils sont peut-être simplement en cours de parcours de vaccination.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un soignant reçoit une dose d'un vaccin contre le Covid-19, le 12 janvier 2021 à Annonay (Ardèche). (BASTIEN DOUDAINE / HANS LUCAS)

Le pass sanitaire à l’hôpital entrera bien en vigueur à partir de lundi 9 août. Cette mesure, validée par le Conseil constitutionnel jeudi 8 août, risque d’entraîner des retards "de diagnostics ou de traitements", alerte le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, le SNPI, sur franceinfo jeudi. Thierry Amouroux estime par ailleurs que les soignants n’ont pas attendu la "polémique lancée par le gouvernement" pour se faire vacciner, puisque 91 % d’entre eux le sont déjà. Selon lui, la vaccination des soignants n’est donc pas un sujet dans les hôpitaux.

franceinfo : Le pass sanitaire s’appliquera à l’hôpital, à condition qu'il ne fasse pas obstacle à l'accès aux soins, a indiqué le Conseil constitutionnel. C’est une précision importante ?

Thierry Amouroux : Le Conseil de l'Ordre des médecins avait justement alerté sur le problème d’accès aux soins. C’est-à-dire qu’il y a un risque de perte de chances, de retards de diagnostics ou de traitements, en bloquant un certain nombre de patients programmés qui sont peut-être simplement en cours de parcours de vaccination. Alors, certes, pas aux urgences. Mais prenons l'exemple d'une famille qui se promène tranquillement. L'un va avoir un accident de la circulation, un accident vasculaire cérébral, un problème cardiaque. Il va être admis en urgence, sans problème, mais les proches vont être bloqués, vont devoir trouver un laboratoire ou une pharmacie pour faire un PCR, attendre le résultat afin de rejoindre leur proche. Il y a quantité de situations qui posent problème. Il y a plein d'aberrations.

Est-ce que cela risque de renforcer les tensions dans les hôpitaux ?

91 % des soignants sont déjà vaccinés. Donc ils l'étaient bien avant cette polémique lancée par le gouvernement, qui ne s’appuyait que sur les chiffres de médecine de santé au travail des hôpitaux, qui étaient forcément partiels, parce que nombre de soignants sont vaccinés en médecine de ville, en particulier dans les centres de vaccination qu'ils animaient comme vaccinateurs et en profitaient pour se faire vacciner sur place. Donc c'est une fausse polémique. Nous sommes particulièrement inquiets quant aux conséquences du pass sanitaire sur les patients.

Donc pour vous, il n'y a pas de sujet vaccination dans les hôpitaux pour les soignants ?

Non. Il y avait un problème particulier dans les Ehpad, parce que la majorité des personnels qui interviennent là ne sont pas des soignants, pas des professionnels de santé, mais des agents de service ou des auxiliaires de vie. Mais à l’étranger, les mises à pied n'ont concerné que 80 personnes en Israël et 7 personnes en Italie sur 1,5 million de professionnels de santé.

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