Le pass sanitaire est devenu (presque) obligatoire au cinéma : "On oblige le personnel à faire un boulot de médecin"
Les cinémas de plus de 50 personnes doivent exiger le pass sanitaire à toutes les personnes qui souhaitent s'installer dans leurs salles obscures. Franceinfo est allé suivre la mise en place de la mesure sanitaire dans un multiplex parisien.
Quand on arrive au cinéma dans ce multiplex parisien, premier changement : l'entrée se fait par le bas et pas par en haut, comme d'habitude, il y a plus de place et on tombe sur trois fils de spectateurs gérés par trois employés à qu'il faut présenter le fameux QR code.
Car depuis ce mercredi 21 juillet, si on veut se faire une toile, il faut présenter, en plus de son ticket de cinéma, son pass sanitaire : un QR code sur mobile ou sa version papier. Preuve de sa vaccination complète, d'une immunité après avoir contracté dernièrement le Covid-19 ou d’un test négatif de moins de 48 heures. Dans la salle sont déjà présentes une quarantaine de personnes à avoir pu entrer, dont Mathieu, 31 ans. "Je me suis fait vacciner assez rapidement, indique-t-il. Je pense que c'est une mesure qui est bénéfique pour tout le monde."
"Après, c'est sûr que pour une partie de la population qui n'a pas eu la chance ou l'opportunité de se faire vacciner assez rapidement, ça peut devenir compliqué pour beaucoup de choses."
Mathieu, 31 ansà franceinfo
Et la possible incidence du pass sanitaire sur une moindre fréquentation ne s'est pas forcément fait sentir ce matin. En tout cas pour le film Kaamelott, qui est la sortie locomotive du jour avec pas moins de 350 personnes cumulées sur les deux premières séances. Mais forcément, tout le monde n'a pas pu rentrer dans le cinéma. Les trois quarts des gens, aux dires des employés, avaient leur pass sanitaire en règle.
Mais ceux dont la validité du test dépasse les 48 heures, ceux dont le QR code ne veut pas se flasher ou même ceux qui n'avaient pas suivi l'actualité repartent penauds. Mais se font quand même indiquer une pharmacie non loin par des employés d'une infinie patience. Certains, comme Nicolas, parviennent à rentrer in-extremis dans la salle après plusieurs manipulations.
"Je suis un peu circonspect..."
"J'avais un pass sanitaire, explique-t-il. Mais j'ai changé de portable ! Donc, en gros, je suis passé sur Ameli.fr, j'ai refait un mot de passe sur Ameli, parce qu'évidemment, j'oublie toujours mes mots de passe... En gros, ça m'a pris dix minutes. Là, quand même, on dévie un peu : on oblige le personnel à faire un boulot de médecin et je suis un peu circonspect..."
À quelques centaines de mètres, mais à l'autre bout du spectre, le cinéma indépendant Le Brady, dans le 10e arrondissement, qui a décidé de modifier sa jauge pour éviter d'exiger le pass sanitaire, comme nous le confirme Jérôme, qui est à la caisse. "On a une salle de 39 places qui est automatiquement bloquée et la salle de 100 places a été bloquée à 49 places pour cette semaine, indique-t-il. On a mis en place ce qu'on appelle une semaine de transition pour voir comment les spectateurs s'habituent au nouveau protocole et quelles sont les réactions qui en découlent." Le Brady, qui s'adapte donc, mais n'en veut pas aux autorités sanitaires et nous indique même avoir fait un meilleur mois de juin cette année qu'en 2019.
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