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"Je veux vraiment que ça bouge" : Fabrice, participant au "convoi de la liberté", exprime son "ras-le-bol du système"

Ils étaient des milliers à partir de Nice, Amiens ou Toulouse, pour rejoindre Paris samedi 12 février au sein des "convois de la liberté", venus des quatre coins de la France. Parmi eux, beaucoup d'opposants au pass vaccinal, mais aussi des Français précaires venus réclamer un meilleur pouvoir d'achat.

Article rédigé par Hajera Mohammad
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un participant au "convoi de la libert" devant l'Arc de Triomphe à Paris, le 22 février 2022. (CLAIRE SERIE / HANS LUCAS VIA AFP)

Après une nuit entière à rouler, Fabrice a garé sa camionnette sur un parking à Fontainebleau, au sud de Paris, avec une remorque pleine de gâteaux, de boissons et autres nourritures. Comme des milliers de manifestants, il vient participer aux "convois de la liberté" et rejoindre la capitale.

"A tous les points relais où on s'est arrêté, les gens nous ont fait des offrandes. Ils ont donné même de l'argent pour l'essence, pour tout. Et si ils y restent, on donnera aux sans domicile fixe ou aux familles qui sont dans le besoin. C'est magique !"

Fabrice, participant des "convois de la liberté"

à franceinfo

Une générosité et une solidarité qui lui rappellent ses journées passées sur les ronds points de sa ville, Dambach-la-ville dans le Bas-Rhin, en Alsace, il y a quelques années. Fabrice était un "gilet jaune" ; déjà, à l'époque, il se battait pour obtenir un plus grand pouvoir d'achat. Pour ce père de deux enfants, les choses ne se sont pas vraiment améliorées depuis. "J'ai bossé 24 ans, j'ai plein de diplômes et à chaque fois, même au bout d'une année, deux ans ou trois ans d'embauche, on me paie toujours au SMIC, à croire que j'ai 16 ans", déplore-t-il.

>> "Convoi de la liberté" : 97 interpellations samedi à Paris, des points de contrôle maintenus jusqu'à lundi par la préfecture de Police

Avoir "vraiment" à manger

Aujourd'hui, à 44 ans, Fabrice est sans emploi. Et s'il repart à l'action, c'est dans l'espoir d'obtenir enfin gain de cause. Juste l'essentiel, dit-il.

"Qu'on ait à manger vraiment dans l'assiette, qu'on n'ait pas besoin de compter le sou au milieu du mois et que les enfants arrivent à manger correctement. Pas la malbouffe, pas chercher les articles en bas du rayon, mais vraiment la bonne qualité."

Fabrice

à franceinfo

Et comme beaucoup d'autres participants à ces convois, il dénonce le pass vaccinal. "Ça me met en colère parce qu'on oblige les gens à se faire vacciner, explique-t-il. Je ne veux pas être vacciné et je ne serai pas vacciné."

Un ras-le-bol du système

Ces convois de la liberté, c'est aussi un message adressé au futur ou à la future président.e de la République : ne pas reproduire le même schéma que ses prédécesseurs. "Il y en a un peu ras-le-bol de ce système, mais ce n'est pas que dû à Macron, détaille-t-il. Je lui jette pas la pierre à lui. Il y a les précédents également : Mitterrand, Sarkozy et tout cela, ça a toujours été pareil."

Je veux vraiment que ça bouge, que celui qui a le pouvoir sur la France, qu'il ouvre les yeux et qu'il réalise que c'est le peuple qui leur met l'argent dans la poche.

Fabrice

à franceinfo

Et pourtant, malgré cette volonté de voir du changement à la tête de l'Etat, Fabrice est un déçu de la politique. Il n'ira pas voter en avril à l'élection présidentielle. Samedi, 513 participants ont été verbalisés et 97 personnes interpellées à Paris

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