Covid-19 : "Il serait normal, logique et souhaitable que le pass sanitaire s'applique aussi à l'hôpital", estime Frédéric Valletoux
Le président de la Fédération hospitalière de France estime qu'il faudrait appliquer le pass sanitaire dans les hôpitaux avec "bon sens" et "souplesse".
Le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, estime jeudi 22 juillet sur franceinfo qu'il "serait normal, logique et souhaitable que le pass sanitaire s'applique aussi à l'hôpital, sauf pour les cas d'urgence bien sûr", alors que les députés ont voté contre l'application du pass aux patients et aux visiteurs dans les hôpitaux et les Ehpad. Le maire Agir de Fontainebleau appelle à appliquer le pass mais avec "bon sens" et "souplesse".
franceinfo : L'Assemblée a voté contre l'application du pass sanitaire pour les patients et les visiteurs des hôpitaux, contre l'avis du gouvernement. Qu'en pensez-vous ?
Frédéric Valletoux : J'étais plutôt sur l'idée que l'hôpital devait, comme dans toutes les institutions de notre pays, suivre les recommandations et la mise en œuvre du pass sanitaire. L'Assemblée a voté le contraire. Est-ce que le gouvernement va refaire voter cette décision ? Je ne sais pas. Mais il serait normal, logique et souhaitable que le pass sanitaire s'applique aussi à l'hôpital, sauf pour les cas d'urgence bien sûr. C'est vrai que le premier confinement où toutes les visites étaient interdites a été un traumatisme. Des patients sont décédés loin de leur famille, des proches n'ont pas pu accompagner ces patients dans leurs dernières heures. C'est vrai qu'il ne faut pas revivre cette situation. Peut-être qu'il faut réécrire l'article du projet de loi pour préciser quels sont les cas dérogatoires. Peut-être qu'il faut simplement laisser de la souplesse aux équipes médicales dans les hôpitaux pour dire que telle personne qui va voir un proche qui a besoin d'être accompagné peut rentrer dans l'hôpital. Il faut remettre du bon sens, mais je pense quand même que le pass sanitaire doit s'appliquer à l'hôpital.
L'hôpital est-il prêt à affronter une quatrième vague pendant l'été ?
L'été est un moment où l'hôpital est touché par les congés, touché par 18 mois de mobilisation contre le Covid-19, par trois vagues auxquelles il a fallu faire face. Les forces hospitalières aujourd'hui sont diminuées, les services ne font pas le plein de personnel, loin de là.
"C'est vrai qu'imaginer un scenario dans 10 ou 15 jours où les patients Covid-19 seraient à nouveau accueillis en masse dans les services hospitaliers, ce serait un scenario sombre, un scenario noir qu'on n'a pas envie de voir se dérouler. La seule possibilité d'échapper à cette sombre prévision, c'est la vaccination."
Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de Franceà franceinfo
Comment vont les hospitaliers, après un an et demi de crise sanitaire ?
Les hospitaliers sont fatigués. L'hôpital tient, l'institution tient, les hospitaliers eux sont fatigués. Ils tiennent mais à quel prix ? Ils ont encaissé la première, puis la deuxième, puis la troisième vague. C'est vrai qu'aujourd'hui il y a de la lassitude, de la fatigue et surtout une perturbation des organisations. De nombreux Français, des dizaines de milliers pour ne pas dire des millions, n'ont pas pu avoir accès normalement à l'hôpital depuis 18 mois et, derrière, ce sont des éléments de désorganisation qui viennent frapper l'institution qui déjà n'était pas en bon état avant la crise.
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