Pas de protocole sanitaire, pas de clients, baisse des aides.... Malgré l'autorisation du gouvernement italien, certaines librairies refusent de rouvrir
En Italie, ce n’est pas encore la reprise partielle de l’activité, mais le gouvernement assouplit certaines restrictions. Les librairies notamment vont pouvoir rouvrir à partir de ce mardi. Sauf que certaines refusent de la faire.
En Italie, où le coronavirus a fait plus de 20 000 morts depuis le début de la crise, le gouvernement a décidé vendredi de prolonger les mesures de confinement (qui expiraient le 13 avril) jusqu'au 3 mai. Mais certaines restrictions ont été assouplies. À partir de ce mardi 14 avril, librairies, papeteries et magasins de vêtements pour bébé vont pouvoir rouvrir. Sauf que ce ne sera pas le cas partout. Plusieurs régions ont déjà annoncé qu'elles n'autoriseraient aucune réouverture comme la Lombardie par exemple, le Piémont, ou la région de Naples, la Campanie.
À Rome en revanche ce sera permis. Mais là aussi, pas question pour certains libraires de rouvrir. Un collectif national s'est d'ailleurs créé dès l'annonce du gouvernement vendredi dernier et plus de 250 librairies indépendantes resteront donc portes closes. Parmi elles, la librairie française Stendhal, située en plein cœur de Rome, à deux pas de la place Navone. Marie-Eve Venturino en est la gérante. Et elle a décidé de ne pas rouvrir, parce qu'aucun protocole sanitaire n'est prévu et qu'en trois jours, il est impossible de s'organiser. "D'un vendredi jusqu'à mardi, il est difficile de trouver des gants à fournir au public. Idem pour les masques, explique-t-elle. Et puis Marie-Eve Venturino ne gagne plus un sou depuis un mois et demi et ne peut pas se priver des aides financières italiennes (qui ne sont pas encore arrivées).
Une réouverture ça veut dire abandonner le chômage technique et des aides sur le loyer. Et la librairie ne peut pas du tout y renoncer, c'est évident.
Marie-Eve Venturino, libraire à Romeà franceinfo
Impossible de toutes façons de commander de livres, les fournisseurs et transporteurs sont fermés. Marie-Eve Venturino est sûre aussi qu'il n'y aura personne dans sa librairie, car les interdictions de se déplacer restent en vigueur. "C'est tout un monde qui s'écroule là. Évidemment, face à une reprise qui va être extrêmement lente parce que les clients seront impactés et nous aussi, il va falloir un soutien massif et pas seulement symbolique". Et Marie-Eve Venturino a signé la lettre ouverte des libraires indépendants pour montrer qu'elle n'est pas un symbole culturel mais une entreprise en péril.
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