"Pas à la hauteur de l'égalité républicaine" : Christiane Taubira dénonce la gestion de l'épidémie de coronavirus en Guyane
Dans une tribune au "Monde", l'ancienne ministre de la Justice appelle les autorités à remédier à "trente ans d'incurie" et dénonce des inégalités de traitement face à la crise du coronavirus.
"Est-il fantaisiste d'en attendre mieux que des déclarations mondaines ?" Dans une tribune publiée sur Le Monde (article payant), mardi 14 juillet, Christiane Taubira appelle les autorités à agir davantage face à l'épidémie de coronavirus en Guyane, quelques jours après la visite du Premier ministre Jean Castex. Dans ce texte, Christiane Taubira dit attendre plus que des mots de la part des autorités et rappelle le manque de moyens du territoire : "Les mots sont de grande pompe. (...) Mais les services publics ne sont pas à la hauteur de l'égalité républicaine."
C'est le prix de trente ans d'incurie en politique de santé publique. Ce n'est pas ce festival de superlatifs autosatisfaits qui y remédiera. Des personnes meurent.
Christiane Taubiradans une tribune au "Monde"
La Guyane est, avec Mayotte, le seul département classé orange en France. Le département comptait, lundi 13 juillet, 6 170 cas de contamination, dont 133 hospitalisations et 24 patients en réanimation. A ce jour, 29 personnes sont officiellement mortes du virus. Le pic de l'épidémie en Guyane est attendu dans la deuxième quinzaine de juillet.
Face à la situation, plus d'une centaine de membres de la réserve sanitaire ont été envoyés et des renforts du service de santé des armées sont annoncés pour vendredi. Un hôpital de campagne de la sécurité civile a aussi été installé au Centre hospitalier de Cayenne. Plusieurs évacuations sanitaires de malades ont été réalisées vers la Guadeloupe et la Martinique, mais le manque de places dans les hôpitaux antillais commence à se faire sentir, a indiqué la directrice de l'Agence régionale de santé. Des évacuations sanitaires pourraient être organisées vers l'Hexagone.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.