Après celui de l’IHU Méditerranée-infection, à la Timone, la Ville de Marseille a ouvert lundi matin un second site de dépistage du coronavirus Covid-19 dans les arrondissements pauvres de la commune pour vérifier qu’il n’y existe pas de foyers infectieux. Une grande partie de la population des quartiers nord, où se trouvent concentrés l’essentiel des logements sociaux, n’est pas confinée. Tout simplement car ses habitants travaillent pour la plupart dans la sécurité, ou en tant que livreur, magasinier, éboueur, brancardier, ou caissier, tous ces métiers mal payés mais essentiels.>> Coronavirus : les dernières informations sur la pandémie dans notre direct."Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas confinés, par la force des choses, explique le Dr Ouichou, qui a son cabinet médical à 100 mètres du nouveau lieu de dépistage. Les dépister, c’est le meilleur moyen d’empêcher la transmission du virus au sein de la population des quartiers nord."Chaque matin, une dizaine de bénévoles viennent aider les marins-pompiers à dresser la tente rouge sur le parking de l’espace santé, derrière le marché aux puces. Ils sont du quartier et leur présence rassure la population. Ils ont été mobilisés par Rachida Tir, l’attachée parlementaire du député de la circonscription, Saïd Ahamada, qui a poussé pour cette antenne délocalisée.On vient sans ordonnance et ça prend une minute ! On est là aussi pour accueillir les personnes qui viennent et leur expliquer que plus on fera de tests, plus on sortira vite du confinement.Rachida Tirà franceinfoSous la tente, une équipe réduite. Elle est dirigée par Anne Galinier, médecin coordonnateur de l’espace santé. "On est une antenne de prélèvement délocalisée, précise le Dr Galinier, puisqu’on sait que certains, ici, peuvent avoir du mal à se rendre dans le centre de la ville. C’est un lieu de consultation ouvert du lundi au vendredi : nous n’avons pas la possibilité de donner les soins, mais on peut faire du dépistage et de la prévention."Au moindre doute, n’importe qui peut venir se faire dépister. "J’arrive de l’étranger, témoigne ainsi un homme. J’ai été rapatrié et je n’ai toujours pas vu ma famille. Je me suis confiné tout seul dans mon appartement en attendant d’être dépisté, pour ne pas regretter quoique ce soit. J’attends les résultats pour pouvoir revivre normalement." Marseille suit ainsi les préconisations du Pr Raoult : le dépistage est massif, 88 540 Marseillais ont déjà été testés, soit 10% de la ville.