"On ne s'y attendait pas" : une salariée de Gap raconte comment le groupe leur a annoncé la fermeture des magasins en Europe
L'enseigne américaine d'habillement, en pleine crise, ferme tous ses magasins en France et en Europe. Les salariés français, italiens et britanniques l'ont appris mardi par visioconférence avec la direction.
Comme les 500 autres salariés de Gap France, mais aussi italiens et britanniques, cette salariée s'est installée devant son ordinateur, mardi 20 octobre, et s'est connectée pour une visioconférence avec la direction du groupe à San Francisco aux États-Unis. Une conférence en anglais, traduite simultanément en français. "C'est là qu'on nous a annoncé que ça n'allait pas bien du tout, que Gap avait perdu beaucoup d'argent et qu'en Europe, c'était pire que partout ailleurs, raconte la salariée. Le Covid-19 n'avait fait qu'amplifier les pertes et qu'ils en étaient arrivé à la situation de se dire 'on ferme l'Europe parce que ce n'est plus rentable et on va se concentrer sur la vente par internet et les franchises'."
Gap a donc décidé de fermer ses 20 magasins en France, et pourquoi pas les céder à des franchisés, comme cela existe déjà en Espagne. L'an dernier, le groupe avait déjà annoncé fermer huit de ses boutiques, notamment ses points de vente parisiens des Champs-Élysées, du boulevard des Capucines, de la rue de Rivoli ou encore du boulevard Saint-Michel.
"Les plus anciens sont catastrophés"
Une décision radicale à laquelle ne s'attendait pas cette salariée. Malgré la lente reprise post-confinement dans certains magasins, au point qu'une partie de ses collèges sont encore aujourd'hui au chômage partiel, elle n'aurait jamais imaginé que Gap puisse quitter définitivement l'europe.
Ça a été la stupéfaction pour tout le monde.
Une salariée de Gap Franceà franceinfo
Cette salariée est la plus ancienne de son magasin. "Il y a les petites jeunes, en contrat étudiant, qui sont tristes parce qu'on est quand même une équipe, on s'entend super bien, le magasin est sympa, on a des clients réguliers qui sont toujours là", raconte-t-elle. De leur côté, "les plus anciens sont catastrophés, ils se disent 'mais qu'est-ce qu'on va devenir ?' Tout le monde est choqué par la façon dont ils nous ont annoncé cette histoire aussi parce qu'on ne s'y attendait pas."
Les syndicats de Gap sont formellement convoqués à un comité social et économique lundi prochain. la direction devrait à cette occasion leur en dire plus sur ses intentions.
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