"On n'a qu'un seul espoir : ouvrir le plus rapidement possible" les stations de ski, déclare le maire de La Plagne
Jean-Luc Boch admet qu'une réouverture dès le 7 janvier semble compromise.
"On n'a qu'un seul espoir : ouvrir le plus rapidement possible" les stations de ski "pour que les réservations reprennent", a déclaré samedi 2 janvier sur franceinfo Jean-Luc Boch, maire de La Plagne, en Savoie, président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et président de France Montagne. Après des vacances de Noël avec seulement 20 à 30% de fréquentation, Jean-Luc Boch annonce avoir rendez-vous lundi 4 janvier avec deux ministères. "On pense toujours à l'ouverture du 7 janvier, même si celle-ci semble de plus compliquée, voire compromise", dit-il.
Quel bilan tirez-vous des vacances de Noël alors que les remontées mécaniques sont restées fermées ?
Jean-Luc Boch : On peut dire qu'on a eu un petit peu de fréquentation ; des personnes qui ont souhaité venir en montagne, en altitude dans nos stations et qui savaient pertinemment que le ski alpin et toutes les glisses alternatives ne pourraient avoir lieu. Mais quand on parle de 20 à 30% de fréquentation, on ne peut pas dire qu'on a eu beaucoup de monde puisqu'on est en forte régression par rapport aux années précédentes. Et surtout, malheureusement pour la plupart des commerçants, des artisans des stations, ils ont eu de grosses difficultés puisque la dépense n'était pas au rendez-vous. Aujourd'hui, ils ne réalisent en moyenne que 10% de leur chiffre d'affaires habituel.
On a eu la double peine. On a été arrêté au 15 mars et on est de nouveau là en grande difficulté. On n'a plus qu'un seul espoir : ouvrir le plus rapidement possible pour que les réservations reprennent, que les protocoles sanitaires qu'on a mis en place puissent œuvrer efficacement pour la protection des habitants, des professionnels, des employés de nos stations ainsi que nos vacanciers. On a un protocole unique en France qui est capable de protéger tout le monde. Faisons nous un peu confiance et que l'État se rende compte que les maires, que les municipalités et que les montagnards sont prêts à accueillir tout le monde dans un cadre de sécurité sanitaire renforcé.
Le gouvernement avait annoncé le 11 décembre un engagement financier très fort. Est-ce que cet effort est de nature à combler une partie du manque à gagner ?
On l'a dit déjà plusieurs fois, ce n'est pas de l'argent que veulent les montagnards, c'est travailler. On est dans un système ou on a besoin de travailler. Si vous êtes commerçant que vous avez un magasin de sport, que vous allez toucher 10 000 euros en tout et pour tout par mois pour compenser vos pertes. Vos charges fixes, vos loyers, votre fonctionnement habituel vous compte deux, trois, ou quatre fois plus cher que cela. D'ailleurs, dans ce cadre-là, on va avoir de grosses difficultés, même au niveau national, pas simplement la montagne français, quand il faudra rembourser les PGE |prêts garantis par l'Etat] et les décalages de charges. Et là, on se rendra compte de la catastrophe économique dans lequel est le pays.
Avez-vous des rendez-vous programmés avec le Premier ministre et des membres du gouvernement dans les jours et semaines à venir ?
Avec deux ministères dès lundi matin et ensuite jeudi de nouveau, puisqu'on pense toujours à l'ouverture du 7 janvier, même si celle-ci semble de plus compliquée, voire compromise. Mais il va falloir rapidement ouvrir nos stations. Pourquoi ? Tout simplement pour relancer la commercialisation, on ne claque pas des doigts pour mettre en route nos remontées mécaniques et une station de sports d'hiver ça ne démarre pas en 24 heures. Il faut du temps et arriver surtout à commercialiser, rassurer les vacanciers qui veulent venir nous voir. On en a vraiment besoin.
Le porte-parole du gouvernement a annoncé que les lieux culturels resteront fermés au-delà du 7 janvier. Redoutez-vous une décision identique pour les stations de ski ?
Il faut se rappeler d'une chose : aujourd'hui les restaurants, les stations, les remontées mécaniques sont fermées. Le virus continue à se propager. Peut-être que la gestion par les ARS [Agences régionales de santé] n'est pas forcément optimisée dans notre pays. C'est là où il va falloir se poser de vraies questions. On a un vrai problème de gestion sanitaire et il faut arrêter de charger ceux qui n'y sont pour rien. Aujourd'hui, on s'en rend parfaitement compte. Donc, revenons à une gestion plus saine, plus sérieuse, plus pragmatique. Nous on a préparé des protocoles sanitaires avec des centres de dépistage. Ils sont prêts en montagne. Quand on est maire de station ou tout simplement d'une ville, la première des choses qui nous vient à l'esprit, c'est la protection de la santé et la sécurité des habitants ainsi que des visiteurs. Alors faisons-nous un peu confiance.
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