"On n'a pas pu écouler tous nos stocks" : à la fin des soldes d'été, les commerçants toujours inquiets
Dernier jour des soldes d'été, mardi 11 août. Dans un contexte très particulier cette année, les quatre semaines de petits prix ont commencé plus tard que prévu, le 15 juillet. Une demande des petits commerçants mais qui n'a pas forcément très bien marché. Reportage à Paris.
En ce début du mois d'août, il n'y a pas grand monde dans les rues de la capitale, notamment dans les petites rues commerçantes du 15e arrondissement. Les dernières démarques vont jusqu'à -70% mais cela n'attire pas. Depuis des semaines, le magasin de Sandra est souvent vide de clients. En revanche, du stock, elle n'en manque pas. "Surtout les robes, les robes d'été", précise la vendeuse.
Elle les a d'ailleurs présentées sur le trottoir. Mais trop tard, selon elle. À Paris, impossible de s'en sortir avec des soldes qui commencent en juillet. Surtout quand les touristes ne prennent pas le relais des vacanciers et que les rues restent désertes. "Ce n'était pas une bonne idée parce que les gens sont partis en vacances, on n'a pas eu le temps d'écouler tous nos stocks. Donc on aurait préféré que ce soit maintenu sur le mois de juin", résume Sandra.
Il a fait très chaud, on a eu beaucoup de robes donc si on les avait mises mi-juin comme prévu, je pense qu'aujourd'hui, on serait bien.
Sandra, vendeuse de prêt-à-porterà franceinfo
Les ventes sont en baisse, dans toutes les boutiques du quartier. Mais le magasin où travaille Lisa s'y est préparé depuis des mois, dès le tout début de la crise. Les décisions ont été prises très vite, bien avant le printemps. "On a prévu d'être moins gourmands en termes d'achats, on a commandé moins de choses au départ. Avec la crise sanitaire, on savait que ça allait être plus compliqué que les autres années. Et il nous en reste moins sur les bras", explique Lisa.
Des clients moins enclins à venir en magasin
Entre la crise sanitaire, les vacances et la canicule, le contexte n'était pas franchement favorable à la vente en magasin. Estelle, par exemple, privilégie plutôt les commandes en ligne, sauf pour ses enfants. "Je vais aller faire un petit tour, dit-elle, je fais en fonction de mes besoins, il faut vraiment que ce soit de l'achat utile. Là, on va aller voir un pantalon pour mon fils, mais c'est vraiment réduit aux besoins. J'avoue que pour les enfants, c'est difficile d'acheter sur internet. J'aime bien les amener pour qu'ils essayent et qu'il n'y ait pas d'histoires de retour ni de mauvais achats. Après c'est vrai qu'on a un budget aussi, donc avec les vacances, il faut que tout se combine."
Pour Jawad, le choix était simple : pas de soldes cette année. "J'avais pas l'envie d'y aller, tout simplement. Parce qu'avec le contexte actuel et aussi parce que maintenant on peut retrouver les mêmes offres en ligne, on a deux fois moins envie d'y aller. Quand on va faire les magasins, on est trop regroupés, il y a trop de monde", se justifie-t-il. Des budgets limités et une crise sanitaire qui n'est pas terminée, les petits commerçants continuent de s'inquiéter pour la rentrée.
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