"On attend les pèlerins pour Pâques, mais maintenant c'est fermé, c'est très triste" : à Jérusalem, les habitants vivent confinés
En cette saison quasi estivale, la ville devrait être remplie de touristes et de pèlerins mais face au coronavirus, les mesures de confinement ont été appliquées. La vieille ville est devenue une ville fantôme.
Le temps est estival, mais il n'y a personne. Dans la vieille ville de Jérusalem, les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus ont été mises en place : interdiction de sortir à plus de cent mètres de chez soi sauf pour les nécessités vitales. On entend résonner ses pas, le chant des oiseaux et le vent.
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Tous les commerces et les restaurants sont fermés sauf une poignée d'épiceries pour les habitants, comme Arsène Adjamian, un chrétien. "Je suis né ici, j'ai 75 ans et j'ai toujours vécu ici", raconte-t-il. "C'est la première fois, ce n'est jamais arrivé avant, même pendant les guerres, mais on doit obéir au gouvernement, donc chacun doit prier chez lui, que tu pries à l'église ou à la maison, c'est la même chose", affirme l'habitant.
"On a reçu l'ordre de fermer l'église"
L'église la plus visitée de Jérusalem a portes closes : le Saint-Sépulcre, lieu supposé du tombeau de Jésus. Adib Joudeh Al Husseini, un musulman, en garde la clé comme ses ancêtres depuis le règne de Saladin il y a 900 ans. "C'est plus qu'un honneur, c'est la sainte clé d'une sainte église", dit-il avec fierté.
"On a reçu l'ordre de fermer l'église à cause du coronavirus, normalement l'église est ouverte, et à cette période, on attend les pèlerins pour Pâques. Des milliers de pèlerins, mais maintenant c'est fermé, c'est très triste", déplore-t-il. On vit ici tous ensemble, musulmans, chrétiens et juifs, et tout est fermé."
Quelques minutes à pied et c'est le mur des Lamentations. Son parvis est désert, réservé à une poignée de juifs religieux du quartier. "Oui je travaille ici, répond cet habitant, mais à cause du coronavirus, on ne peut plus bosser, alors comme j'ai la possibilité de venir ici et de prier, mon boulot maintenant, c'est de prier Dieu pour tout le monde."
Au-dessus du mur, les lieux saints musulmans sont aussi inaccessible. Ici, il n'y aura personne le mois prochain pour fêter les Pâques juive et chrétienne et l'entrée dans le ramadan.
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