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"On a une perte qui est assez colossale" : les concessionnaires attendent les annonces d'Emmanuel Macron pour relancer le secteur automobile

Le président de la République doit présenter mardi 26 mai un plan pour soutenir la filière automobile qui est en grande difficulté en raison de l'épidémie de coronavirus.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des voitures neuves en vente dans lune concession automobile à Belfort, le 22 janvier 2020 (photo d'illustration). (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

En 30 ans de métier, le directeur des concessions Citroën du groupe Trujas à Créteil et Champigny-sur-Marne n’avait jamais vu ça. "On a une perte qui est assez colossale sur le mois d’avril, c’est 90% du chiffre d’affaire qu’on a perdu, explique Pascal Le Dugue. C’est juste énorme. Le chiffre d’affaire fait par mois, c’est normalement un peu plus de deux millions d’euros, donc on a fait que 87 000 euros."

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Emmanuel Macron présente, mardi 26 mai, un plan de soutien au secteur automobile. Un soutien qui doit s'orienter vers l'hybride et l'électrique pour relancer les ventes de voitures neuves qui ont plongé pendant le confinement comme dans les concessions de Pascal le Dugue. Ce dernier attend donc les annonces du jour impatiemment avec ce bémol : "On parle de l’électrique et de l’hybride, il faut savoir que s’agissant de la marque Citroën, en tout cas de mon stock à moi, j’ai 98% de véhicules thermiques." Pour le concessionnaire, "si l’État ne s’attache à faire des promotions que sur les véhicules électriques et hybrides, ça s’adresse à moins de 10% de la population".

Tout le monde n’a pas les moyens d’acheter une électrique ni une hybride malgré les aides très avantageuses que font le gouvernement et les constructeurs.

Pascal le Dugue, concessionnaire automobile

à franceinfo

La preuve avec un couple qui souhaite acheter un véhicule familiale : l’hybride pourquoi pas, sauf que ça coûte plus cher, et ça dépendra aussi des annonces du gouvernent. "On a éliminé le diesel directement, mais l’hybride pourquoi pas. Cela dépendrait du prix proposé", explique le père de famille. "Effectivement, l’hybride c’est un plus pour l’environnement. Après, on va voir ce qui va nous être proposé. Pour l’instant dans notre sélection il n’y a pas d’hybride", continue la mère de famille.

Ne pas oublier les moteurs thermiques

Dans cette concession, on estime que le retour éventuel de la prime à la conversion est une bonne chose. Cette prime permet d’acheter un véhicule neuf ou d’occasion en remisant définitivement sa vieille voiture. Mais Pascal le Dugue aimerait que le gouvernement aille encore plus loin : "Il faudrait aussi une prime sans la reprise parce que tout le monde n’en a pas une [voiture à faire reprendre] aujourd’hui, et va peut-être vouloir acheter un véhicule mais il va essayer de se tourner vers un véhicule 'propre'. Sur une voiture électrique on a donné 6 000 euros, on est redescendu à 3 000, a priori on parle de 8 000. Pourquoi ne pas imaginer sur une voiture thermique, qui rejette 104 g de CO2 par kilomètres, que l’on donne aussi 4 000 euros."

Pour le directeur de concession, le gouvernement ne doit surtout pas mettre de côté les véhicules thermiques récents car, pour lui, ce sont aussi des véhicules propres.

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