"On a perdu plusieurs centaines de milliers d'euros" : à cause des contraintes liées au Covid-19 les Ehpad n'ont plus la cote
De nombreux Ehpad, pour lesquels la liste d'attente était auparavant la règle, accusent une baisse de leur taux d'occupation. En cause, les règles contraignantes imposées par la crise sanitaire du Covid-19.
Sur le portail à l'entrée, une affiche nous prévient : "Portes condamnées". Il faut appeler un numéro pour passer. À l'Ehpad Les Edelweiss, à Voiron, en Isère, les restrictions de visites ont été assouplies malgré la pandémie de coronavirus Covid-19, mais il faut encore prendre rendez-vous et uniquement dans l'après-midi pour venir voir un proche. Et faire contrôler sa température aussi.
Mais à l'intérieur, la vie continue, avec moins de pression : 95% des résidents sont désormais vaccinés. Soixante dix-sept résidents sont actuellement dans l'Ehpad, sur 102 lits, soit un taux d'occupation d'un peu plus de 75% : du jamais vu. "2020 a été une année très compliquée, de mars à mai, explique Alexandre Fragne, le directeur. On n'a pas pu faire d'entrées pendant cette période, mais on a eu par contre beaucoup de sorties. On a eu une grosse vague de Covid en octobre, avec 60 résidents touchés et neuf décès. Et dès qu'on a un cas Covid, on ferme."
"Les gens ont peur d'attraper le virus ici, ou d'être privés de liberté. Sans l'aide de l'ARS, on n'aurait pas tenu le coup. On a perdu plusieurs centaines de milliers d'euros."
Alexandre Fragneà franceinfo
Sur liste d'attente, certains personnes ne veulent parfois même pas tenter leur chance. "On avait quand même resserré les vis sur les conditions de visite et de sortie de l'établissement qui a provoqué une certaine colère au sein de certaines familles, indique Sylvie Mazière, médecin coordinateur. Maintenant qu'on arrive à une couverture vaccinale franchement satisfaisante..."
"Je pense qu'aujourd'hui, une personne âgée à son domicile a plus de risques d'attraper le Covid qu'au sein de notre établissement."
Sylvie Mazièreà franceinfo
Si à l'Ehpad Les Edelweiss, certaines chambres restent vides, ce n'est évidemment pas le cas partout sur le territoire. Il est encore trop tôt pour évoquer une tendance nationale, prévient la Fnadepa, la Fédération des associations de directeurs d'établissements pour personnes âgées qui décrit une situation "hétérogène", mais les remontées du terrains sont bien là. Avec, notamment, des taux d'occupation en forte baisse dans certains établissements, ce qui reste exceptionnel alors que le taux moyen en 2019, au niveau national, était de 97 %.
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