Nouveau monde. Avec la crise du Covid, les collectivités misent sur les technologies pour communiquer avec les citoyens
Pour dialoguer avec les habitants sur tous les sujets, notamment sur le Covid, de nombreuses collectivités locales découvrent l’intérêt des applications numériques dites "civic tech".
En pleine crise du Covid, les "civic tech", c'est-à-dire les technologies au service de la vie citoyenne, prennent tout leur sens. La startup Citizen Lab propose des outils de consultation démocratique destinés aux collectivités locales. Sa co-fondatrice Aline Muylaert, vient de recevoir le Prix Margaret qui récompense les "femmes digitales". Franceinfo l’a interviewée.
franceinfo : quel type d'outil propose Citizen Lab et pour quelle utilisation ?
Aline Muylaert, co-fondatrice de Citizen Lab : Nous avons développé une plateforme de participation citoyenne et nous travaillons avec les collectivités locales pour les aider à impliquer les gens sur les thèmes qui les intéressent. Nous travaillons, par exemple, avec la ville de Rueil-Malmaison, la région Grand Paris Sud, etc. Notre plateforme web permet de proposer plusieurs projets, comme les budgets participatifs.
Actuellement, nous avons pas mal de projets liés à la crise du Covid-19. La particularité de notre outil est d’offrir des fonctions enrichies en back office, avec des technologies NLB (Natural Language Processing), c'est-à-dire de la reconnaissance de la parole, pour gérer toutes les données et obtenir des analyses intelligentes. Nous voulons rendre la participation citoyenne plus efficace.
La crise du Covid incite-t-elle les collectivités à s’appuyer davantage sur ces outils numériques ?
Ce que l'on constate, actuellement, c'est que la crise accélère la digitalisation des gouvernements, y compris à l’échelon local. Nous sommes en train de créer des fonctionnalités spécifiquement pour la crise, comme la coordination des bénévoles ou des ateliers de citoyens en ligne. On voit que beaucoup de collectivités locales qui utilisent notre plateforme avaient encore souvent des événements hors ligne. Maintenant, la crise les force à déplacer tous ces événements vers le "en ligne", et donc, nous sommes en train de créer une fonctionnalité qui permet de proposer facilement des activités grâce à une présentation vidéo et un dialogue en direct.
La fracture numérique n’est-elle pas un frein au développement des usages ?
Oui, il y a vraiment un défi à relever à ce niveau-là. En fait, ce n’est pas forcément un problème de génération. Les plus âgés sont aussi très actifs sur les plateformes. Le problème touche surtout des personnes qui sont dans des situations précaires, notamment ceux qui ne parlent pas la langue, etc. Beaucoup d’initiatives vont dans le sens de l'inclusion. Elles intègrent aussi des éléments de consultation en mode classique hors ligne.
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