"Nous aussi on en a besoin, on a envie de les revoir comme avant" : soulagement pour les proches qui retrouvent leurs parents résidant en Ehpad
Les règles sanitaires dans les Ehpad sont assouplies depuis vendredi 5 juin, les mineurs sont désormais autorisés à entrer. L'occasion de rendre visite à ses proches à plusieurs, comme Gilles, venu voir sa mère avec sa petite-fille de 13 ans, tous deux équipés d'une surblouse et d'un masque.
Dans cet Ehpad situé à Jouarre (Seine-et-Marne), le rendez-vous est donné dans une grande salle, au milieu de laquelle trône une longue table. Des chaises sont de chaque côté. Comme si on entrait dans un bloc opératoire, on se désinfecte les mains, on enfile des sur-chaussures, et une surblouse. La prise de température est obligatoire. Des mesures sanitaires strictes qui accompagnent le déconfinement progressif des Ehpad.
Gilles, 67 ans, vient voir sa mère Yvonne, et pour la première fois depuis le début de l'épidémie de coronavirus, l'arrière-petite-fille est là. Lucie, 13 ans. C'est une surprise. "On t'a apporté des fleurs pour la fête des mères !", lance Gilles à sa maman. Ce sont les premiers visiteurs à pouvoir entrer dans la maison de retraite depuis trois mois. Jusqu'à présent, les visites se faisaient dans une autre salle, à l'extérieur de l'Ehpad.
Un bisou avec masque et visière
"Madame Picard, je vais vous mettre une petite blouse pour que vous puissiez embrasser votre petite-fille", lance l'aide-soignante. Pour faire un bisou, pour que Lucie puisse s'approcher d'elle, Yvonne doit porter une surblouse et une visière. Invraisemblable. Mais Gilles se veut optimiste. "C'est bientôt fini, ça va s'améliorer à force, les gens recommencent à travailler et à ressortir", dit-il en la rassurant. "On a bien avancé, j'aurais aimé qu'on avance un peu plus, j'espère qu'on ne va pas rester comme ça encore pendant plusieurs mois."
Pour nous, c'est dur et pour les résidents c'est encore pire, ils ont un ennui terrible. On a l'impression qu'on vit dans un autre monde.
Gilles, qui rend visite à sa mèreà franceinfo
Un bisou à ses proches avec la visière et un masque ? "C'est pas du tout la même chose qu'en vrai, reconnaît Lucie. C'est quasiment rien, mais c'est le geste qui compte. Puis nous aussi on en a besoin, on a envie de les revoir comme avant".
Dans cette maison de retraite, les visites s'enchaînent, jusqu'à quatre par jour. Car il faut tout désinfecter et cela prend du temps, beaucoup de temps.
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