"Ne pas aller au collège, c’est une chose, ne pas sortir, ç’en est une autre" : à l’heure du coronavirus, une famille parisienne se prépare au confinement
Même si les déclarations du président de la République lundi soir n’ont pas surpris leurs parents, pour Paul, Louise et Jeanne, 14, 11 et 9 ans, l’annonce du confinement est quand même un choc.
Derrière le poste de radio, les trois enfants écoutent religieusement. Report du second tour des élections municipales, réduction drastique des déplacements en France : ce lundi 17 mars au soir, les annonces d’Emmanuel Macron pour réduire la propagation de l'épidémie de coronavirus n’ont pas surpris cette famille nombreuse du 11e arrondissement de Paris.
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Paul, 14 ans, s’y était préparé, mais l’annonce du confinement est quand même un choc : "Ne pas aller au collège, c’est une chose, mais ne pas sortir, ç’en est une autre", indique l’adolescent. Louise, sa sœur de 11 ans, s’est déjà fait un planning : "On va essayer d’installer un truc avec mes amis pour qu’on se 'skype', explique-t-elle. Parce qu’on a prévu de faire un jeu de rôle en Skype. Et puis aussi, je vais essayer de rester sérieuse dans mon travail avec l’école. Mais ça me paraît compliqué..."
C’est beaucoup plus difficile de se concentrer quand on est dans sa chambre avec tous ses jouets autour…
Louiseà franceinfo
Pour Julie, la maman, sage-femme qui risque d’être bientôt réquisitionnée dans les hôpitaux, il fallait en arriver là. "Sanitairement, estime-t-elle, ça semble être des mesures nécessaires, si on regarde ce qu’il se passe dans d’autres pays qui sont dans la même situation." "C’est difficile de prendre la mesure de quelque chose qu’on ne voit pas et qu’on annonce et qui n’est pas là encore", souligne-t-elle, en évoquant les Parisiens qui, encore ce week-end, fréquentaient les parcs de la ville.
Peut-être que ç’aurait été plus clair si on avait annulé les élections : ça aurait permis à tout le monde de comprendre à quel point c’était important. C’est la preuve qu’un hôpital public bien doté en personnel et en matériel, c’est important pour un pays…
Julieà franceinfo
À côté de sa maman, Jeanne la petite dernière de 9 ans, cogite un peu. "C’est bizarre parce que je n’ai jamais vu ce genre de situation. Et puis j’ai un peu peur, parce que mon père, il est médecin, alors…" Justement, son père vient de rentrer d’une longue journée à l’hôpital, là où les soignants sont de plus en nombreux parmi les malades du coronavirus.
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