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Moratoire sur des mesures environnementales demandé par le Medef : "Je ne cèderai rien à ceux qui voudraient un retour en arrière", assure Elisabeth Borne

Elisabeth Borne a rappelé qu’elle avait rejeté la proposition du Medef, qui souhaitait un moratoire sur les normes écologiques imposées aux entreprises, en estimant qu'"opposer écologie et économie, c’est totalement dépassé".

Article rédigé par franceinfo
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Elisabeth Borne, le 4 mars 2020 à l'Elysée, à Paris. (S?BASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

Invitée de franceinfo mardi, la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a affirmé qu’il n’y aurait, dans la crise économique liée à l’épidémie de coronavirus, "pas d’aides de l’État" aux entreprises stratégiques "sans engagement écologique" de leur part, citant notamment Air France. Plus largement, Elisabeth Borne a rappelé qu’elle avait rejeté la proposition du Medef, qui souhaitait un moratoire sur les normes écologiques imposées aux entreprises, en estimant qu'"opposer écologie et économie, c’est totalement dépassé. On est plus en 2008".

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C’est la ligne de l'ensemble du gouvernement, a juré Elisabeth Borne. Pas d’engagements écologiques, pas d’aides de l’Etat. "Et on le dit ensemble avec Bruno Le Maire (le ministre de l’Économie), il n'y aura pas d'aides de l'Etat à nos entreprises stratégiques sans engagement écologique", a affirmé Elisabeth Borne, citant l’exemple "très symbolique" d’Air France.

"Les aides qui sont apportées par l'État sont aussi accompagnées d'un plan de performance et de transition écologique qui va notamment conduire la compagnie à réduire de 50% ses émissions de CO2 sur ses vols domestiques, notamment en supprimant les lignes qui sont desservies par des trains, quand il y a une alternative ferroviaire performante", a précisé Elisabeth Borne.

Favoriser les avions qui polluent le moins

"Je pense que c'est important que ces compagnies et leurs activités reprennent en prenant en compte l'urgence écologique, a ajouté Elisabeth Borne, à propos des compagnies aériennes. Notamment en favorisant celles qui auront des avions qui polluent moins, qui utilisent des biocarburants durables. Mais c'est tout à fait cohérent de dire que l'activité, elle, repart après la crise en prenant pleinement en compte ces enjeux et cette urgence écologique".

La ministre de la Transition écologique et ferroviaire s’est dite également vigilante quant à l’impact de la crise sur le secteur ferroviaire. "Il faudra soutenir aussi la SNCF. On a absolument besoin que la SNCF puisse continuer à investir. Il faut aussi permettre au fret ferroviaire de se développer. Pour moi, c'est une priorité.

Qu'on ait un vrai service public du fret ferroviaire en France, c'est une priorité. Ça fait partie des mesures sur lesquelles je travaille.

Elisabeth Borne

à franceinfo

Interrogée sur le moratoire demandé par le Medef sur les normes environnementales, pour aider, selon le patronat, les entreprises à faire face à la crise, Elisabeth Borne s’est montrée ferme. "Je ne cèderai rien à ceux qui voudraient un retour en arrière sur les normes environnementales et j'ai refusé tout moratoire", a dit Elisabeth Borne.

"Par exemple, on a, au contraire, maintenu les normes d'émission de CO2 pour les voitures qui seront bien sûr appliquées. Et je le dis, c'est une vision qui est totalement dépassée. Opposer écologie et économie, c'est totalement dépassé. Je pense que ça serait un mauvais coup pour nos constructeurs automobiles qui ont investi des milliards pour préparer des voitures électriques. On est plus en 2008 et aujourd'hui, il faut au contraire soutenir les centaines de milliers d'entreprises qui sont engagées dans la transition écologique", a indiqué Elisabeth Borne.

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