Cet article date de plus de quatre ans.

Migrants : "Le coronavirus n'est pas une excuse pour ne rien faire", s'alarme Damien Carême

L'eurodéputé EELV et ancien maire de Grande-Synthe (Nord), invité de franceinfo, jeudi 21 mai, a exhorté l'Union européenne à trouver un accord pour débarquer 160 migrants secourus au large de Malte et bloqués en Méditerranée.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Damien Carême était l'invité de franceinfo dimanche 10 novembre.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Il y a un manque de solidarité européenne", s'alarme ce jeudi 21 mai sur franceinfo Damien Carême, eurodéputé EELV et ancien maire de Grande-Synthe (Nord). L'ONU a exhorté l'Union européenne à trouver un accord pour débarquer 160 migrants secourus au large de Malte et bloqués en Méditerranée. "Le virus n'est pas une excuse pour ne rien faire", lance l'eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts. "Franchement, on pourrait sauver ces personnes-là et les mettre en quarantaine le temps de voir s'ils ont le virus ou pas, donc, c'est une fausse excuse", estime-t-il. "On refoule aujourd'hui en dehors de toutes les conventions internationales à Malte, on refoule partout", déplore-t-il.

>> Coronavirus : suivez l'évolution de la pandémie et de ses conséquences dans notre direct

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté cette semaine une stratégie commune pour un plan de relance européen à 500 milliards d'euros. Un plan "insuffisant" selon Damien Carême. "On avait mis 4 000 milliards pratiquement pour sauver les banques en 2008, on pourrait bien mettre 5 000 milliards pour sauver la santé, le climat", juge-t-il. Il indique que "le Parlement a adopté à cinq groupes politiques une résolution à 2 000 milliards et avec une 'éco-conditionnalité' des aides, c'est-à-dire qu'on n'aide pas des entreprises qui ne seront pas vertueuses sur le plan environnemental et qu'on n'aide pas les entreprises qui sont dans les paradis fiscaux et qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires".

Assouplir les restrictions

Sur le plan national, Damien Carême, appelle à "en finir" avec la limite des 100 kilomètres dans le cadre du déconfinement et les accès très limités à certaines plages, estimant que "la limite de 100 km n'a pas de sens en tant que telle". "Il faut garder un minimum de distanciation parce que la crainte et le risque sont toujours là, mais je ne vois pas pourquoi 100 km ou 200 km changeront les choses", estime-t-il. Pour Damien Carême, "ça va un peu loin, surtout que les annonces se télescopent" : "On nous dit 'attention, ne partez pas en vacances' et une semaine après, 'réservez vos vacances' parce que derrière, il y a l'économie du tourisme et de l'hôtellerie qui est montée au créneau", juge-t-il. "Le message est brouillé, mais comme il l'est depuis longtemps", regrette-t-il.

Damien Carême réclame par ailleurs un durcissement quant aux amendes pour jet de masques sur la voie publique. Il se "dit d'accord" avec Éric Pauget, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, qui propose une amende de 300 euros. Il juge ces gestes "impensables" : "On sait que ces masques [mettent] 400 et 450 années pour [être] détériorés parce que, dedans, il y a du polycarbonate, donc c'est catastrophique", déplore l'eurodéputé Europe Écologie-Les Verts. Il compare ce problème environnemental avec celui "des sacs plastiques" : "Il y a des milliards de masques qui vont être jetés dans l'environnement, on va avoir un nouveau fléau environnemental", s'alarme-t-il. "Si les gens n'ont pas la civilité, le sens civique de jeter le masque dans une poubelle ou de le mettre dans sa poche pour le jeter chez soi quand on arrive, je pense que là, vraiment, il faut sévir", réclame Damien Carême.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.