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Mesures renforcées contre le Covid-19 : des annonces "à même de réduire la transmission" mais qui ont deux ou trois semaines de retard, dit un infectiologue

Le docteur Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l'hôpital Bichat à Paris, estime que le ministre de la santé aurait dû étendre à d'autres métropoles les restrictions imposées à Marseille et en Guadeloupe.

Article rédigé par franceinfo
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Olivier Véran, le ministre de la Santé, le mercredi 23 septembre 2020. (ELIOT BLONDET / AFP)

Les recommandations formulées par le ministre de la Santé, Olivier Véran,  mercredi 23 septembre,"semblent à même de réduire la transmission et changer cette augmentation du nombre de cas qu'on observe toutes les semaines", se félicite le docteur Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l'hôpital Bichat à Paris, invité de franceinfo.

Des mesures qui ont deux semaines de retard

Onze métropoles françaises sont en "zone d'alerte renforcée" : Paris, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, Bordeaux, Lyon et Nice. Aix-Marseille et la Guadeloupe sont, elles au niveau supérieur, en zone "d'alerte maximale". "Si les marqueurs progressent comme ils progressent ces dernières semaines, dans moins d'un mois, on arrive dans la même situation [qu'au début du confinement]", alerte-t-il.

Cependant, ce qu'il faut voir, c'est que ces mesures, elles ont toujours deux, trois semaines de décalage.

Dr Peiffer-Smadja

à franceinfo

"Tous les marqueurs montrent une augmentation d'environ 50%, toutes les semaines, du nombre de cas en réanimation ou d'hospitalisations. Et donc, on a encore au moins probablement deux semaines dans ces zones où ça va continuer à augmenter de la même façon", alerte Nathan Peiffer-Smadja.

Poursuivant cette logique du décalage dans le temps, l'infectiologue de l'hôpital Bichat estime que les mesures imposées à Marseille et en Guadeloupe aurait dû être prise dès maintenant "au delà" pour espérer "que dans deux semaines, on n'arrive pas à la situation qu'on craint", explique-t-il.

"On est à un cinquième du pic de mars"

"J'ai peur qu'on doive les prendre dans les semaines qui suivent, pour ces métropoles et qu'on arrive encore plus tard, et qu'on ait encore plusieurs semaines avec un nombre de cas vraiment préoccupant et qui impacte massivement le système de soins", redoute le docteur Peiffer-Smadja.

Il explique pourquoi il faut selon lui accepter "quelques mesures qui commencent à être contraignantes" : "On est à un cinquième, à peu près, du pic de fin mars. Si les marqueurs progressent comme il progressent ces dernières semaines, dans moins d'un mois, on arrive dans la même situation avec 1 000 décès par jour, des réanimations saturés, des hôpitaux qui ne tourne plus qu'autour du Covid, avec la prise en charge des autres pathologies ralentie, voire stoppée. Ce n'est pas non plus une situation acceptable, il me semble, pour les gens", conclut l'infectiologue.

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