"Mes collègues féminines ne se sentent pas en sécurité" : depuis le début du confinement, des agressions contre les soignants dans un quartier de Paris
Depuis mardi soir, des agents de sécurité escortent les personnels des hôpitaux Lariboisière et Fernand, dans le 10e arrondissement de la capitale, à leur sortie du travail.
Des agressions. il y en a toujours eu à proximité de l'hôpital de Lariboisière près duquel se trouve une salle de shoot. Mais depuis quelques semaines, elles se font bien plus nombreuses, raconte Christian Le Bivic, du syndicat CFDT : "Depuis qu’il y a le confinement, puisqu’il n’y a plus personne dans les rues, si vous êtes une femme seule et que vous partez des urgences ou à l‘entrée de l’hôpital, ça pose un problème".
Des prises à partie pour un peu de monnaie mais aussi parfois plus violentes, comme lorsque cette soignante s'est fait arracher son sac à dos. Yann Flécher est infirmier à Lariboisière, et délégué CGT. Lui a essuyé des volées d'insultes. "J’ai un gabarit qui fait qu’on ne va peut-être pas m’agresser tout de suite mais mes collègues féminines ne se sentent pas en sécurité. J’ai une collègue qui s’est fait cracher dessus dans le métro lors d’un retour chez elle, elle était avec d’autres collègues".
Patrouilles renforcées et agents de sécurité
Cette situation a été remontée la semaine dernière à la direction lors d'un CHSCT. Depuis mardi 31 mars au soir, les agents de sécurité raccompagnent entre 18 heure et 22 heures, les soignants qui le souhaitent par petits groupes.
Je trouve dramatique que nous, soignants, qui trimons toute la journée pour sauver des vies, on en vienne à devoir être accompagner par des agents de sécurité pour accéder à la gare du Nord au métro Barbès.
Yann Flécher, infirmier à Lariboisière, et délégué CGTà franceinfo
Pour sécuriser le quartier, les rondes de police ont aussi été renforcées depuis la semaine dernière. Pour l'instant, selon l'AP-HP, ce dispositif n'est pas prévu pour d'autres établissements hospitaliers d'Île-de-France.
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