"Même si c'est très tendu, ça reste vivable" : à l'hôpital de Chambéry, les soignants maîtrisent la vague de Covid-19
Comme partout en France, l'hôpital de Chambéry fait face à une vague de patients touchés par l'épidémie de coronavirus. Mais contrairement aux hôpitaux situés dans les zones les plus touchées, son service de réanimation n'est pas saturé.
C'est l’hôpital référent dans le dispositif de prise en charge hospitalière des cas de coronavirus en Savoie avec ses 824 lits. Le centre hospitalier de Chambéry est, comme tous ceux de France, dans une situation tendue, même s'il n'est pas débordé. Les personnels soignants sont mobilisés pour faire face à la crise sanitaire, même s'ils observent depuis deux semaines un léger mieux.
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Derrière la porte orange de la salle de régulation des urgences, une dizaine de médecins réceptionnent les appels. Le docteur Valérie Roullot-Pradel est venue en renfort. "À l'hôpital de Chambéry on a eu du temps pour se préparer. Il y a une vraie solidarité, un recrutement des personnels, une redistribution des personnels, ce qui fait que même si c'est très tendu, ça reste tout à fait vivable."
Une stabilisation des arrivées confirmée par le docteur Philippe Dalmon, le directeur médical de crise du centre hospitalier. "On a aujourd'hui entre 20 et 30" patients qui se présentent spontanément aux urgences pour des suspicions de Covid-19 explique le médecin. "C'est quand même beaucoup moins que pendant la vague." Il n'empêche, la situation reste tendue en Savoie. "On a aussi pas mal de patients sur Albertville, comme un cluster, puisqu'ils ont quasiment autant de patients qu'à Chambéry"
La fatigue des soignants se fait sentir
Au service de réanimation, 25 patients sont hospitalisés. Pour réaliser leurs examens, les soignants portent un équipement de protection complet. "C'est charlotte sur la tête, des lunettes de protection, un masque FFP2 et une protection pour la tenue", décrit le docteur Jean-Marc Thouret, le chef du service. Les soins s'enchaînent dans un grand calme. Pour le médecin, la situation est désormais sous contrôle. "Là on a 36 lits, dont 7 libres au total, donc on n'est pas sous pression aujourd'hui." L'urgentiste se réjouit de ne jamais avoir eu à se demander "Si un patient arrive dans une heure, qu'est-ce qu'on fait ?".
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Malgré tout, les conditions de travail restent tendues. Les personnels soignants ne comptent pas leurs heures. Adeline Fayard est infirmière. "En 4 jours", la soignante a accumulé près de "50 heures" de travail. Elle reste souriante, même si la durée de la crise se faite sentir. "Oui on est fatigués, ça c'est sûr".
C'est vrai qu'on ressent une petite fatigue, mais peut-être parce que l'activité baisse un petit peu et que l'on se relâche un petit peu.
Adeline Fayard, infirmière à l'hôpital de Chambéryà franceinfo
Dans le hall d'entrée de l'hôpital, des dessins d'anonymes rendent hommage aux soignants. L'un deux représente une infirmière, gants de boxe aux points, symbole de la mobilisation des personnels.
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