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Port du masque contre le Covid : "Peut-être une libération un peu plus large" cet été, selon un épidémiologiste

Le professeur Philippe Amouyel convient que "le risque en extérieur est beaucoup plus limité que le risque intérieur" et qu'on pourrait peut-être s'y passer du masque cet été, excepté dans les "zones bondées".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans certains départements comme dans les Alpes-Maritimes, le masque contre le Covid-19 n'est plus obligatoire sur la plage (illustration du 30 mars 2021). (ALEXANDRE MOTTOT / RADIOFRANCE)

Le ministre de la Santé Olivier Véran a laissé espérer mardi la fin du port du masque en extérieur cet été. "On pourrait, peut-être commencer à avoir une libération un peu plus large au mois d'août ou dans le courant du mois de juillet", abonde le professeur Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille, mercredi 5 mai sur franceinfo. Il met toutefois en garde quant à une "libération trop brutale" qui pourrait entraîner "un redémarrage" de l'épidémie de Covid-19.

franceinfo : Va-t-on pouvoir se passer du masque dans la rue dehors ces prochains mois ? Quel est votre sentiment ?

Il est clair que le risque en extérieur est beaucoup plus limité que le risque intérieur. Au courant d'août dernier, avec plusieurs de mes collègues nous avions appelé à porter le masque dans les lieux fermés, comme les bars, les cafés et les restaurants. Et puis, ça s’est étendu progressivement ville par ville, de le mettre systématiquement en extérieur, avec toutes les limites que ça représente : quand vous promenez votre chien tout seul dans la rue, à 22 heures et qu’il n’y a personne, ça n'a pas vraiment de sens, pareil quand vous êtes au bord de la mer et qu’il y a une personne tous les 80 mètres, il n’est pas nécessaire de porter le masque. En revanche, dès que vous allez rentrer dans des zones bondées, oui il faut porter le masque.

"Il faut compter sur la responsabilité des Français pour commencer à s'alléger du masque, dans certaines circonstances."

Philippe Amouyel, épidémiologiste

à franceinfo

Vous voyez qu'en imaginant que la vaccination va progresser, on pourrait alors, comme l'a dit le ministre de la Santé, peut-être commencer à avoir une libération un peu plus large au mois d'août, dans le courant du mois de juillet. En Israël par exemple, avec 80 % de la population de plus de 20 ans vaccinés, ils ont fait tomber les masques en extérieur le 18 avril dernier.

Plus aucun département n’a de taux d'incidence au-dessus de 400. C'est important ?

C'est une excellente nouvelle parce que 400 est un taux extrêmement élevé. Je vous rappelle que le taux d'alerte maximale est 250. Donc, on est quand même encore loin. En revanche, cela traduit que progressivement, les gestes barrière permettent de réduire l'importance de l'épidémie. Donc, il faut que l'on capitalise là-dessus, il faut qu'on vaccine beaucoup plus, tout en restant prudents. Une libération trop brutale, avec la joie de voir moins de mesures restrictives, pourrait entraîner un redémarrage.

Pour autant, les chiffres ne baissent pas encore vraiment dans les hôpitaux : toujours 5 500 patients dans les services de réanimation. Comment vous l’expliquez ?

On peut l'expliquer par plusieurs choses. D’abord, ce confinement, comparé aux précédents, permet de rattraper les niveaux raisonnables plus lentement. Le deuxième point, c'est qu'on a l'impression que les patients actuellement, restent un peu plus longtemps en réanimation et que vous savez qu'on a quand même la saturation des réanimations est importante, même si on n'en parle plus. On est à plus de 5 500 personnes en réanimation et cela depuis plusieurs semaines. Donc, cette décroissance va être longue et il ne faut surtout pas, dans ce contexte actuel, redémarrer à nouveau.

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