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Marseille : la mairie préfère la "pédagogie" aux "coups de menton" face à l'augmentation des cas de coronavirus

"Ce qui ne marche pas, c'est ce qu'a fait l'ancien préfet", a affirmé Benoît Payan, premier adjoint à la maire de Marseille.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Illustration du port du masque et des contrôles de police sur le Vieux-Port à Marseille, le 17 août 2020 (photo d'illustration). (SPEICH FREDERIC / MAXPPP)

Alors que le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur envisage des mesures face à "la situation préoccupante" de l'épidémie de Covid-19 dans les Bouches-du-Rhône, Benoît Payan, premier adjoint à la maire de Marseille, a estimé mardi 25 août sur franceinfo qu'il fallait surtout faire de la "pédagogie". "On va suivre bien évidemment le préfet pour qu'il puisse prendre toutes les mesures adéquates, indique Benoît Payan. Mais selon l'élu, il n'y aura pas "des coups de menton comme cela avait été fait par le passé", mais il y aura "de la pédagogie".

franceinfo : Redoutez-vous des mesures contraignantes imposées par la préfecture ?

Benoît Payan : Non, pas du tout. Il s'agit aujourd'hui pour le préfet, en concertation avec la mairie, de prendre toutes les mesures adéquates et nécessaires. À Marseille, on a vécu un épisode extraordinaire cet été. Les Français ne sont pas partis à l'étranger, ils sont particulièrement venus à Marseille. L'été, c'est un moment où l'on fait la fête et où l'on est à l'extérieur. C'est un moment où l'on est moins attentifs aux gestes barrières, à la distanciation sociale. Évidemment, dans une ville où on teste plus, on a trouvé plus de cas. On a un taux d'incidence plus élevé qu'ailleurs, mais aussi un taux de positivité plus élevé qu'ailleurs.

On lance une grande campagne de tests. On va le faire dans chaque arrondissement de la ville. On va le faire tous les jours en partenariat avec le bataillon des marins-pompiers et avec l'IHU.

Benoît Payan, premier adjoint à la maire de Marseille

à franceinfo

On va aussi assez rapidement, si nécessaire, distribuer des masques le plus largement possible et de manière gratuite. Et puis, on va suivre bien évidemment le préfet pour qu'il puisse prendre toutes les mesures adéquates. En le faisant non pas avec des coups de menton comme cela avait été fait par le passé, en faisant des obligations ou des interdictions qui ne sont pas comprises, mais en faisant de la pédagogie, en expliquant à quel moment on porte le masque, et comment on doit le porter.

De quels genres de mesures discutez-vous avec le préfet ?

Par exemple, sur la fermeture des bars, on est en train d'avoir des discussions. Mais pour nous, il ne s'agit pas non plus de contraindre les bars à arrêter l'activité. Ils ont été violemment impactés pendant le confinement. Il s'agit aujourd'hui, bien au contraire, de dire qu'il faut fixer un horaire de fermeture tout à fait convenable. Mais encore une fois, il faut faire de la prévention et de la discussion. On va faire de grandes campagnes de pédagogie et de sensibilisation.

Jusqu'ici, la pédagogie ne fonctionnait pas ?

Ce qui ne marche pas, c'est ce qu'a fait l'ancien préfet, puisqu'on a un nouveau préfet depuis hier. C'est de dire 'on va rendre le masque obligatoire dans les huit premiers arrondissements de la ville', sans aucune concertation, sans aucune explication. Qu'est-ce qui s'est passé ? Les gens ont porté quelquefois mal le masque. Il faut expliquer qu'un masque jetable, ça se jette correctement, pas sur la voie publique. Un masque réutilisable, ça se lave. C'est toute cette pédagogie qu'il faut mettre en place et ensuite prendre des mesures peut-être un peu plus drastiques si la situation l'exige. Il n'y a aucun souci, au contraire.

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