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Covid-19 : on vous explique pourquoi certains masques en tissu sont désormais déconseillés

Face aux nouveaux variants du virus, plus contagieux, l'utilisation des masques en tissu de catégorie 2, ainsi que des masques artisanaux, n'est plus recommandée par le Haut Conseil de la santé publique.

Article rédigé par franceinfo
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Des masques en tissu fabriqués par des bénévoles, distribués à Trélissac (Dordogne), le 30 avril 2020. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

Les masques en tissu que vous portez pour lutter contre la propagation du Covid-19 ne sont peut-être plus recommandés. Dans un avis dont le contenu a été dévoilé lundi 18 janvier, mais qui n'a pas encore été publié, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande désormais l'utilisation de modèles chirurgicaux ou en tissu de catégorie 1 à cause de l'arrivée de nouveaux variants du virus. Les masques en tissu de catégorie 2 ainsi que les masques artisanaux, moins filtrants, seraient donc à bannir, même si le gouvernement n'a pas encore pris de décision réglementaire à ce sujet.

Pourquoi le HCSP a-t-il modifié ses recommandations ?

Depuis le début de l'épidémie, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommandait pour le grand public l'emploi du masque en tissu réutilisable, répondant aux préconisations de l'Association française de normalisation (Afnor), sans distinction. Mais l'émergence de variants du virus a conduit le HCSP à amender ses recommandations. Ces variants, qui circulent activement au Royaume-Uni, en Afrique du Sud ou encore au Brésil, et dont certains cas ont été identifiés en France, s'avèrent être beaucoup plus contagieux que la version initiale du Sars-Cov-2.

Face à cette menace, la direction générale de la santé (DGS) a demandé en fin de semaine dernière au HCSP de se pencher sur le sujet. Réunis lundi, les membres de cette instance consultative ont estimé qu'il était souhaitable de privilégier l'usage de masques ayant un fort pouvoir filtrant, supérieur à 90% des gouttelettes expirés par la bouche et le nez. Des conclusions d'ores et déjà transmises à la DGS, en attendant la rédaction définitive de leur avis, que le gouvernement peut ensuite décider ou non de suivre.

Quels sont les types de masques en tissu recommandés (et ceux qui ne le sont plus) ?

Au début de l'épidémie, au printemps 2020, l'Etat et l'Afnor ont mis au point une nomenclature permettant de différencier les différents types de masques en tissu. Les masques de catégorie 1, initialement destinés aux "professionnels en contact avec le public" (par exemple des hôtesses de caisse ou des agents de service public), filtrent au moins 90% des particules émises d’une taille supérieure ou égale à 3 microns. Les masques de catégorie 2, "à visée collective pour protéger l'ensemble d'un groupe", filtrent quant à eux 70% des particules de 3 microns et plus.

Si le gouvernement suit l'avis du HCSP, seuls les masques en tissu de catégorie 1 seront donc recommandés, car plus efficaces face à un virus plus transmissible. Les masques ayant une capacité de filtration inférieure à 90% ne seraient donc plus conseillés. Parmi eux, les masques de catégorie 2, mais aussi les masques artisanaux, faits à la maison, qui par définition n'ont pas pu faire l'objet de tests d'efficacité en laboratoire.

Les recommandations du HCSP ont-elles évolué en fonction de la disponibilité des masques de catégorie 1 ? Interrogé par franceinfo, Didier Lepelletier, coprésident du groupe de travail permanent Covid-19 du HCSP, assure que cette décision ne tient qu'à l'apparition des nouveaux variants, et est "complètement indépendante" du fait que les masques de catégorie 1 soient plus faciles à trouver qu'au printemps.

Comment reconnaître les différents types de masques en tissu ?

Aujourd'hui, les masques de catégorie 1 sont facilement disponibles dans le commerce, loin de la pénurie observée en début de pandémie. Toutefois, des masques de catégorie 2 sont toujours en vente. Il convient donc de bien vérifier les emballages. 

La mention de la catégorie 1 (UNS 1) ou de la catégorie 2 (UNS 2) n'est pas toujours indiquée. Mais l'emballage des masques en tissu mis sur le marché en France doit normalement faire apparaître au moins deux informations : un logo spécifiant le nombre de lavages pour lequel le masque a été testé, et les performances de filtration du produit. Il faut donc vérifier que le masque filtre bien au moins 90% des particules. Le masque doit également être accompagné d'une notice d'utilisation.

Logo devant être apposé sur l'emballage des masques en tissu mis sur le marché en France. (MINISTERE DE L'ECONOMIE)

Concernant les masques que vous auriez déjà achetés il y a plusieurs semaines ou mois, l'identification risque d'être plus complexe. Certains masques portent une étiquette qui peut contenir l'information recherchée, mais pas la majorité d'entre eux. "Dans un monde idéal, vous auriez gardé la notice et un petit papier sur lequel vous auriez noté le nombre de lavages. Dans le cas contraire, la sagesse serait de jeter ces masques et d'en acheter de nouveaux, de catégorie 1", conseille l'Afnor.

Qu'en est-il des masques chirurgicaux ?

Les masques chirurgicaux vendus en France possèdent tous une capacité de filtrage des particules supérieure ou égale à 95%. Ils offrent donc une efficacité comparable à celle des masques en tissu de catégorie 1 et continueront à être recommandés d'un point de vue sanitaire. Le port du masque chirurgical est notamment conseillé en milieu clos (il est par exemple obligatoire pour les passagers d'un avion), ainsi que pour les personnes à risque en toutes circonstances.

Toutefois, dans ses avis successifs publiés au cours de la pandémie, le HCSP a incité "au choix préférentiel des masques grand public réutilisables" pour des raisons écologiques, avec pour objectif de limiter "la présence de masques à usage unique jetés par incivilité", alors qu'un masque en tissu peut être lavé et réutilisé jusqu'à 50 fois.

Le port du masque FFP2 est-il recommandé pour le grand public ?

Les masques FFP2, qui au début de l'épidémie étaient réservés aux professionnels de santé, présentent l'avantage non seulement de filtrer les gouttelettes expirées, mais aussi d'empêcher l'inhalation des particules présentes dans l'air (ce qui n'est pas le cas des masques en tissu ou chirurgicaux).

Mais pour l'heure, contrairement aux décisions prises par exemple en Bavière (Allemagne), son utilisation n'est pas recommandée pour le grand public. L'Afnor indique que le port de ce type de masque "est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical".

Didier Lepelletier souligne que le masque FFP2, si son usage était étendu à l'ensemble de la population, risquerait d'être "mal porté", ce qui diminuerait son efficacité. Par ailleurs, ces masques ne s'adaptent pas forcément à toutes les formes de visages.

Y a-t-il de nouvelles recommandations autour des autres mesures barrières ?

Le Haut Conseil de la santé publique insiste sur la nécessité de respecter strictement les gestes barrières, quelle que soit l'efficacité du masque porté. Dans un avis publié en décembre en vue des fêtes de fin d'année, le HCSP préconisait une distance physique de deux mètres entre chaque individu (contre un mètre dans ses recommandations précédentes). Cette préconisation de distanciation est plus que jamais d'actualité avec l'apparition des nouveaux variants.

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