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Commission d’enquête Covid-19 : Olivier Véran vole au secours de Jérôme Salomon et se défend de toute contradiction

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Article rédigé par Public Sénat
France Télévisions

Lors des questions au gouvernement du Sénat, le ministre des Solidarités et de la Santé a été interrogé à deux reprises sur les conclusions de la commission d’enquête. Il a notamment défendu son directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, à qui les sénateurs reprochent d’être intervenu dans la rédaction d’un rapport. Gérald Darmanin a quant à lui attaqué Bruno Retailleau au détour d’une question sur le malaise des forces de l’ordre. Le ministre de l’Intérieur a, par ailleurs, indiqué qu’il ferait des annonces vendredi après avoir reçu les syndicats de forces de l’ordre.

Jeudi dernier, la commission d’enquête du Sénat sur la gestion du Covid-19 rendait son rapport après six mois de travail. Un rapport accablant pour le directeur général de la santé, accusé d’être responsable du manque de masques à l’arrivée du virus. “L’un des constats est accablant et appelle une réponse : Jérôme Salomon a délibérément influencé la rédaction du rapport de Santé Publique France qui préconisait un stock de masques suffisant pour faire face à une pandémie”, a d’emblée rappelé Michelle Meunier lors des questions au gouvernement du Sénat, ce mercredi. Pour la sénatrice socialiste, le “fiasco de masques porte un nom, celui de Jérôme Salomon”. “Votre responsabilité politique est immense” a-t-elle insisté à l’adresse d’Olivier Véran, présent dans l’hémicycle, avant de demander au ministre des Solidarités et de la Santé : “Quand Jérôme Salomon va-t-il être remplacé à la tête de la direction générale de la Santé ?”

Une option que le ministre a balayé d’un revers de main, après avoir souligné “l'engagement constant du directeur général de la santé à des fonctions éminemment difficiles, qui plus est en période de pandémie”. Et d’ajouter : “C'est un grand serviteur de l’Etat". Peu avant, Olivier Véran avait également fait remarquer que "le rapport d’experts mandaté par Santé publique France a été publié en l’état" et insisté sur le fait que les échanges de mails envoyés au Sénat (entre le directeur général de la santé et Santé publique France, attestant de pressions pour faire modifier un rapport d’expertise établissant que la France aurait dû avoir à sa disposition un milliard de masques) l'avaient été par Jérôme Salomon, “en toute transparence”.

Malaise des forces de l’ordre : Gérald Darmanin attaque Bruno Retailleau

“Je suis très honoré d’être le ministre de l’Intérieur d’un président de la République qui a créé 10 000 postes dans la police nationale et la gendarmerie et quand on aime la police et la gendarmerie, on peut aussi avouer des erreurs. Comme disait Monsieur Retailleau à Monsieur Véran, un peu d’autocritique de la part de la droite classique (vous) permettrait sans doute de (vous) améliorer, la prochaine fois que vous arriverez aux responsabilités”. Le ministre de l’intérieur a été plus qu’offensif en commençant sa réponse à une question du sénateur LR Michel Savin qui l’interrogeait sur les 132 policiers grenoblois, qui entendent protester contre le “lâchage présidentiel de la police”.

Des premiers mots qui ont évidemment entraîné un brouhaha à la droite de l’hémicycle. Mais pas de quoi arrêter Gérald Darmanin pour autant. “M. Retailleau, quand on joue au tennis, acceptez qu’on vous renvoie la balle. Ne vous énervez pas, je sais que, sans doute, le bureau politique (de LR), c’est mal passé mais quand même”. Une référence à la proposition de primaire ouverte du président du groupe LR du Sénat, fraîchement accueillie par le bureau politique de son parti, mercredi.Cette dernière remarque a eu le don d’agacer le président du Sénat, Gérard Larcher. “M. le ministre, répondez à la question qui vous est posée" a-t-il tancé.Gérald Darmanin s’est finalement exécuté en annonçant qu’il recevrait vendredi “l’intégralité des syndicats de police”. “Et j’aurais l’occasion de faire des annonces, autorisées par le Premier ministre et le président de la République”.Le ministre a également glissé une petite allusion à la loi “Sécurité globale”. “Le Parlement, je l’espère, donnera aussi les moyens législatifs pour permettre à la police de la République de travailler”.

Au sujet des deux policiers roués de coups dimanche par une quinzaine d’individus lors d’une intervention sur un rodéo de voitures dans un quartier sensible de Marly, près de Valenciennes, Gérald Darmanin a indiqué qu’il les décorerait la semaine prochaine, lors d’un déplacement dans le département du Nord.

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