Les salariés de plus en plus adeptes du télétravail
Le télétravail n’est plus la règle, selon le protocole rendu public mercredi 24 juin par le gouvernement, mais deux nouveaux sondages montrent que les salariés y sont attachés. Et même de plus en plus.
Cela fait plusieurs semaines qu’absolument tous les sondages d’opinion vont dans le même sens. Pour faire une moyenne, au moins les trois quarts des personnes interrogées par les différents instituts - on monte parfois jusqu’à 80% - ont l’intention de poursuivre le télétravail au-delà de la période de crise sanitaire. Mais une nouvelle étude apporte un éclairage intéressant. Elle a été réalisée par Malakoff Humanis, qui sonde chaque mois depuis mars le moral des télétravailleurs.
Surprise : plus le temps passe, plus longtemps on expérimente le télétravail, plus on l’apprécie. D’après cette étude, non seulement 73% des télétravailleurs sont satisfaits de leur sort, mais ce chiffre est en nette hausse par rapport à la vague de sondage précédent. Plus sept points. Une hausse plus marquée encore chez ceux qui expérimentent le télétravail pour la première fois.
D'abord déroutés par le télétravail, les salariés y prennent goût
Ils sont d'ailleurs de moins en moins prêts à retourner au bureau. La part de salariés qui comptent demander à continuer à pratiquer le télétravail augmente. Elle a monté de 11 points par rapport au mois d’avril pour atteindre 84% des salariés. Encore une fois, l’augmentation est encore plus marquée chez ceux qui ne pratiquaient pas le télétravail auparavant. Le constat est clair : après une première phase pendant laquelle les salariés, précipités du jour au lendemain dans le travail à domicile, ont été déroutés, ils trouvent leurs marques au point qu’ils ne veulent pas retourner au bureau tous les jours de la semaine.
Si on entre dans le détail de cette étude, on voit que les raisons d’aimer le télétravail sont toutes en hausse à mesure que le temps passe : d’abord le sentiment d’avoir plus de souplesse et de flexibilité, une plus grande autonomie et plus de responsabilités, plus d’engagement, plus d’efficacité et enfin une meilleure conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle.
84% des télétravailleurs déclarent vouloir continuer à télétravailler à l’issue du #confinement. Un plébiscite qui ne doit néanmoins pas occulter les risques liés à cette pratique dont la mise en place requiert encadrement & vigilance #étude #télétravail
— Malakoff Humanis (@MalakoffHumanis) June 25, 2020
Les télétravailleurs, délivrés des lourdeurs administratives
Et les Français y sont particulièrement sensibles, ce que montre une autre étude, publiée par L'Obs (pour abonnés) et réalisée par l’Ifop en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Là aussi, dans ces cinq pays, 80% des télétravailleurs ont une appréciation positive de leur expérience. Mais surtout, comme le souligne le magazine, les salariés français, plus que les autres, ont le sentiment que le télétravail les a délivrés des lourdeurs hiérarchiques à la française. Ils se félicitent, plus que les autres, de jouir d’une plus grande autonomie et d’une plus grande liberté dans l’organisation de leur travail. Bonne nouvelle, comme je vous le disais lundi dans cette chronique, les DRH français sont sur la même longueur d’onde. Et ils ne veulent pas non plus d’un retour en arrière.
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