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Le télétravail ne sera pas possible "durablement avec des enfants en bas âge à la maison" selon Laurent Berger

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Article rédigé par franceinfo
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Le gouvernement a annoncé mercredi un dispositif de chômage partiel pour les parents qui doivent garder leur enfant à la maison en raison des fermetures d'établissements scolaires, et qui ne peuvent pas télétravailler.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT a estimé jeudi 10 septembre sur franceinfo qu'il "ne fallait pas considérer qu'on puisse télétravailler durablement avec des enfants à la maison, notamment des enfants en bas âge". Le gouvernement a annoncé un dispositif de chômage partiel pour les parents qui doivent garder leur enfant à la maison alors que 28 établissements et 262 classes sont fermés pour cause de coronavirus.

Pour le secrétaire général de la CFDT, "c'est une bonne nouvelle" mais "il y a un bémol" : "Il est dit dans les conditions restrictives que ça ne pourra pas concerner les personnes qui peuvent télétravailler. Lorsque vous avez un enfant qui a 13 ou 14 ans, vous allez être contraint d'être avec lui et télétravailler, ça passe objectivement. Lorsque vous avez des enfants qui sont petits et que votre activité est 'télétravaillable', on rentre dans quelque chose d'assez difficile."

Le "confinement a été beaucoup plus éprouvant pour les femmes"

"Pendant le confinement, on sait bien que parfois, cela n'a pas été du télétravail, poursuit Laurent Berger. On habitait sur son lieu de travail tellement les gens ont eu de l'intensification du travail." L'annonce du gouvernement est "une bonne nouvelle", a reconnu le secrétaire général de la CFDT mais "iI ne faut pas considérer qu'on puisse télétravailler durablement avec des enfants à la maison, notamment des enfants en bas âge".

Le secrétaire général de la CFDT ne veut pas que les femmes soient les victimes de cette mesure : "Malheureusement, souvent, c'est encore assez sexué ces questions-là, et je le regrette. La question du confinement a été beaucoup plus éprouvante sur tout un tas de sujets pour les femmes malheureusement", a-t-il souligné.

Un accord sur le télétravail possible "dès demain"

Sur la question du télétravail, cela fait trois mois que les partenaires sociaux négocient. Le secrétaire général de la CFDT, a espéré arriver à un accord sur le télétravail avec les organisations patronales rapidement : "Dès demain [vendredi 11 septembre], on peut avoir un document". Celui qui est sur la table est "plutôt un document intéressant, mais il faut discuter", ajoute Laurent Berger.

Et les thèmes de discussion sont multiples : "Est-ce que c'est réversible ou pas ? Quelles sont les activités 'télétravaillable' ? Il faut discuter de la place de l'encadrement qui ne peut pas être le même, de la charge de travail", indique le syndicaliste. "Il faut discuter aussi de l'intégration des contraintes personnelles des salariés, poursuit-il. Donc, ça veut dire il faut que ça se fasse au cas par cas dans les entreprises."

Ce que demande la CFDT, c'est un accord, si possible, qui permette de dire voilà, le cadre dans lequel vous devez négocier le télétravail.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

à franceinfo

Laurent Berger renvoie au Medef la responsabilité de la durée des négociations : "Ils ont du mal à aller vers un accord. Ils voudraient avoir un diagnostic. On le voit à travers un certain nombre de constats qu'on est en train de faire que le télétravail recule, y compris dans son attrait, parce qu'il n'est pas cadré, parce qu'il n'est pas clair."

Le secrétaire général de la CFDT précise que son syndicat a fait des propositions dès le mois de mai : "Ce n'est pas une question très difficile à régler. La question qui est posée au patronat, c'est est-ce qu'on est d'accord pour dire aux entreprises voilà le cadre dans lequel vous devez négocier. Il n'y a même pas forcément besoin de légiférer en tout. C'est sans doute en poussant des accords collectifs dans les entreprises. J'espère qu'on va y arriver demain."

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