Le plan blanc en Corse "ne résout pas tout, cela montre les dangers de cette épidémie, les carences structurelles" de l'île, estime François Agostini
Le président de l'antenne corse de la Confédération des syndicats médicaux français s'inquiète de la flambée épidémique et se montre circonspect quant à l'efficacité des mesures prises jusqu'à présent.
Le plan blanc déclenché en Corse pour faire face à la dégradation sanitaire sur l'île, "cela ne résout pas tout. Cela montre les dangers de cette épidémie, les carences structurelles de la Corse", a estimé le président de l'antenne corse de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) François Agostini, mardi 3 août sur franceinfo. "Il y a un sous-équipement médical en Corse" et notamment "en ce qui concerne la réanimation", a-t-il ajouté.
François Agostini fait part de l'inquiétude "des professionnels de santé et leur étonnement devant l'absence de mesures vigoureuses, plus complètes et plus sérieuses". Il a notamment du mal à comprendre que, "malgré les annonces, il y ait encore des gens qui se baladent dans les villes où le masque est obligatoire, sans protection pour eux-mêmes et pour les autres". Le médecin se dit inquiet "par la poussée de cette épidémie et par les besoins sanitaires pour le mois d'août que vont devoir affronter les confrères". La période estivale va donc être "compliquée" mais "il va falloir faire face".
Une flambée due à "l'afflux massif de populations"
Cette poussée épidémique que connaît la Corse s'explique selon lui par "l'afflux massif de populations", même s'il y a eu "des contrôles à l'arrivée des bateaux et des avions". Mais "il suffit de quelques cas qui arrivent sur une île fermée" pour que l'épidémie "se développe". Durant l'été, avec "les fêtes privées, publiques, les gens se sont laissé aller". C'est "l'afflux massif de population" qui "rompt les barrières", constate François Agostini.
Le plan blanc permet notamment de rappeler des soignants en congé, de déprogrammer des opérations et d'ouvrir des filières supplémentaires. Mais les soignants de Corse sont "quasiment à l'épuisement", alerte le médecin. "On nous demande beaucoup et on continue à le faire. Tirer sur la corde autant, cela n'est plus possible."
Plus de contrôles et des mesures plus fortes
François Agostini attend donc "des signes", prône des "contrôles" et demande "des mesures plus fortes au dépends d'un certain commerce". Il en appelle enfin "à tous les insulaires et aux touristes, de faire attention et de ne pas s'exposer outre mesure et de se faire vacciner".
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