"Le nombre de soignants touchés augmente jour après jour" : les hôpitaux d'Île-de-France engagés dans une guerre d'usure contre le coronavirus
Les hôpitaux franciliens s'attendent à une vague de cas de coronavirus, alors qu'aux urgences de Saint-Antoine à Paris, notamment, le nombre de soignants encore disponibles diminue dangereusement.
Au Samu de Paris, le téléphone n'a cessé de sonner de tout le week-end : presque toujours pour des suspicions de Covid-19... Mais c’est surtout l’état des patients touchés par le cornoavirus qui inquiète. Valentine, médecin urgentiste, les a transportés toute la nuit de samedi à dimanche vers les services de réanimation : "Cette nuit, j'ai été confrontée pour la première fois sur le terrain à des patients en grande détresse respiratoire aigüe. Je trouve ça vraiment très dur psychologiquement", avoue la jeune femme.
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Ce sont des patients qui allaient bien il y a encore quelques heures et qui se dégradent très vite. Je trouve cela très difficile, je n'ai pas très bien vécu la nuit, personnellement.
Valentine, urgentiste au Samu de Parisà franceinfo
Valentine s’inquiète aussi du manque de masques pour les soignants à Paris : "Le problème qui commence à se poser, de plus en plus, c'est qu'on a des pénuries au sein des hôpitaux, constate l'urgentiste. Certains sont en pénurie depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Mais désormais, même les gros hôpitaux parisiens commencent également à rationner leurs masques, leurs gants. Les soignants vont également être malades et la situation risque de devenir très compliquée."
Des tableaux de service qui se vident
La situation commence justement à être difficile à gérer aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement de Paris, qui accueille des cas de plus en plus graves. Lucie, de garde la nuit dernière, s’inquiète lorsqu'elle regarde les tableaux de service accrochés aux murs : "Le nombre de soignants touchés par le Covid-19 augmente de plus en plus. Cela veut dire moins de monde disponible, donc plus de travail pour ceux qui restent, des gardes plus longues", explique l'urgentiste.
La fatigue commence à s'accumuler et se faire ressentir alors qu'on sait que c'est loin d'être fini. On attend la vague.
Lucie, urgentiste
Seul encouragement et réconfort en cette période compliquée : les applaudissements répétés tous les soirs à 20 heures et entendus jusque dans les couloirs de l’hôpital : "C'est incroyable ces applaudissements, on les entend jusque dans notre service. Ça fait vraiment du bien au moral", souffle la jeune femme.
En Île-de-France, plus de 500 personnes se trouvent désormais en service de réanimation, sur un total de 1 200 lits.
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