Le nombre de signalements d'"effets secondaires graves" des traitements contre le Covid-19 en hausse
"Au 22 avril 2020, 321 cas d'effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19, dont 80% de cas graves", indique l'ANSM.
Les signalements d'effets indésirables liés aux traitements testés contre le Covid-19 ont continué à augmenter ces derniers jours, a annoncé l'Agence du médicament (ANSM) samedi 25 avril. L'Agence dénombrait une centaine de cas au 10 avril. "Au 22 avril 2020, 321 cas d'effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19, dont 80% de cas graves", indique l'ANSM.
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Dans les deux tiers des cas (soit 215 personnes), l'enquête de pharmacovigilance a pu conclure à un lien probable entre l'effet observé et le médicament administré au patient atteint de Covid-19. Parmi ceux-ci, plus de la moitié concernent des patients atteints du coronavirus traités par hydroxychloroquine, utilisé seul (23%) ou associé à l'antibiotique azithromycine (31%), tandis que 42% portent sur le Kaletra (un antirétroviral combinant lopinavir et ritonavir).
Le nombre de cas sous-estimé
Le nombre de décès constatés dans ce cadre est toujours de quatre, tous liés à l'hydroxychloroquine et survenus en milieu hospitalier. Ce médicament, un dérivé de l'antipaludéen chloroquine, est connu pour provoquer chez certains patients des anomalies électriques du fonctionnement du cœur visibles à l'électrocardiogramme, qui peuvent mener à des troubles du rythme cardiaque voire à la mort. Il semble que "les malades du Covid sont plus fragiles sur le plan cardiovasculaire et donc plus susceptibles que les personnes lambda d'avoir des problèmes avec des médicaments qui sont délétères pour le cœur" tels que l'hydroxychloroquine, avait expliqué le directeur général de l'ANSM, Dominique Martin, début avril.
Les effets indésirables liés au Kaletra sont essentiellement des atteintes du foie, mais aussi du système digestif, du cœur et des reins. Ces signalements d'effets secondaires ne reflètent pas "l'exhaustivité du nombre de cas réellement survenus, et ce notamment en raison de la très forte sous-notification, mais permet d'émettre des signaux en vue de prendre des mesures de réduction du risque", telles que le fait de réserver l'hydroxychloroquine à un usage hospitalier, souligne l'ANSM. Pour cette raison, il n'est notamment pas possible de rapporter le nombre d'effets secondaires signalés au nombre total de patients traités pour calculer un "taux de risque" de chaque médicament, insiste l'agence sanitaire.
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